Clinic n° 07 du 01/07/2023

 

Dossier

Pierre CHERFANE  

L’extraction d’une dent fut sans doute l’acte de dentisterie le plus pratiqué depuis des millénaires. Dans l’imaginaire collectif, l’image du dentiste est représentée par tout ce que ce geste peut suggérer comme la douleur, la peur, le handicap… Les découvertes pharmaceutiques et technologiques ont fait évoluer ce « mal pour un bien » en un acte indolore et peu invasif. L’écoute du patient et une approche psychologique adaptée aident à atténuer son impact...


L’extraction d’une dent fut sans doute l’acte de dentisterie le plus pratiqué depuis des millénaires. Dans l’imaginaire collectif, l’image du dentiste est représentée par tout ce que ce geste peut suggérer comme la douleur, la peur, le handicap… Les découvertes pharmaceutiques et technologiques ont fait évoluer ce « mal pour un bien » en un acte indolore et peu invasif. L’écoute du patient et une approche psychologique adaptée aident à atténuer son impact immédiat et à réduire les effets à long terme liés au vécu de cette amputation.

Les techniques actuelles de remplacement d’une dent absente, qu’elles soient prothétiques ou implanto-prothétiques, offrent aux patients la possibilité de retrouver le sourire et la fonction. L’implantologie est sans doute l’invention récente qui a le plus impacté notre pratique. Le taux de survie à long terme élevé des implants en fait le premier choix pour remplacer une ou plusieurs dents absentes. Certes, aucune technique ou protocole n’est exempt de complications biologiques et mécaniques, immédiates et à long terme. La littérature montre qu’une thérapeutique de soutien parodontale et la présence d’un volume osseux favorable sont des paramètres importants pour le maintien à long terme d’un traitement implantaire.

Et si le plan de traitement implantaire débutait par l’extraction ?

Comment la rendre la moins invasive possible ? Que sait-on sur la résorption alvéolaire qui succède à toute avulsion ? Sur les paramètres qui la régissent ? Quelle technique de préservation alvéolaire appliquer pour réduire la résorption d’une façon fiable et reproductible ? Avec quel produit et quel protocole ? En présence de perte osseuse importante liée à la dent, est-il possible de régénérer l’os efficacement lors de l’avulsion et de réduire le nombre des étapes chirurgicales et la durée totale du traitement ? Quand extraire et implanter immédiatement ?

Je me suis appliqué dans l’ouvrage Gestion de l’alvéole en implantologie* à répondre à ces questions selon les données de la littérature scientifique et mon expérience clinique. Le but est de démocratiser « l’avulsion implanto-consciente » et de la rendre accessible à tous. L’acte d’extraire une dent n’est-il pas pratiqué par la majorité des chirurgiens-dentistes ?

Décrire les alvéoles et les classifier est une première étape primordiale pour avoir une gestion raisonnée de l’approche conservatrice ou régénératrice d’une avulsion. La classification est construite en fonction de deux paramètres cruciaux : l’épaisseur de la table osseuse vestibulaire et le défaut osseux présent autour de la dent à extraire.

Je vous en souhaite une bonne lecture qui, j’espère, vous donnera envie de découvrir le livre.

* L’extrait du livre de Pierre Cherfane choisi pour ce dossier décrit le raisonnement adopté pour élaborer une approche thérapeutique face à une avulsion. Cherfane Pierre. Gestion de l’alvéole en implantologie. Paris : Éditions CdP, 2022.