Clinic n° 11 du 01/11/2022

 

Revue de presse

Internationale

Matthieu MOULINIER  

L’élévation du plancher sinusien par approche latérale a été présentée pour la première fois en 1976 par Tatum puis décrite dans la littérature par Boyne et James (1980). Elle représente une option fiable pour augmenter la hauteur osseuse disponible dans le maxillaire postérieur édenté. Le but de cette étude a été d’évaluer la qualité du tissu osseux nouvellement formé par analyse histomorphométrique en mesurant le pourcentage de tissu minéralisé nouvellement formé...


L’élévation du plancher sinusien par approche latérale a été présentée pour la première fois en 1976 par Tatum puis décrite dans la littérature par Boyne et James (1980). Elle représente une option fiable pour augmenter la hauteur osseuse disponible dans le maxillaire postérieur édenté. Le but de cette étude a été d’évaluer la qualité du tissu osseux nouvellement formé par analyse histomorphométrique en mesurant le pourcentage de tissu minéralisé nouvellement formé (NFMT). Ces biopsies osseuses sont réalisées à différents endroits d’un même sinus afin de corréler les résultats à la largeur du sinus bucco-palatin (SW) et à la hauteur osseuse résiduelle (RBH).

MATÉRIEL ET MÉTHODES

Les patients ayant une classe II de Kennedy (édentement terminal unilatéral) ont été sélectionnés pour l’étude et traités par une greffe de sinus par voie latérale. Les patients, tous majeurs, présentent une hauteur osseuse résiduelle inférieure à 5 mm et une largeur de crête osseuse supérieure ou égale à 6 mm dans la zone de planification implantaire. Les critères d’exclusion classique en chirurgie pré-implantaire sont rapportés. Une greffe de sinus est réalisée en utilisant une greffe composite 50 %-50 % (Gen-os, Tecnoss ; Fisiograft Bone, Ghismas). Six mois après cicatrisation, deux biopsies osseuses mésiales et distales ont été prélevées au niveau des sites d’insertion des implants. Les SW et RBH ont été mesurées par un examen radiologique cone beam et les corrélations entre les paramètres histomorphométriques et anatomiques ont été évaluées par analyse de régression linéaire multivariée.

RÉSULTATS ET DISCUSSION

Vingt patients ont reçu une greffe de sinus unilatérale et 18 ont été inclus dans l’analyse finale (2 patients sont sortis de l’étude car la membrane a été perforée). Les pourcentages moyens de tissus minéralisés nouvellement formés après 6 mois dans les sites mésiaux et distaux étaient respectivement de 17,5 ± 4,7 et 11,6 ± 4,7 (p = 0,0004). La régression linéaire multivariée a montré une forte corrélation négative entre SW et le pourcentage de tissus minéralisés néoformés. Cette étude confirme qu’une largeur du sinus importante a un impact négatif sur le pourcentage de tissus néoformés alors que la hauteur osseuse résiduelle n’influence pas ce résultat.

PERTINENCE CLINIQUE

Dans les limites de cette étude prospective incluant un faible nombre de patients et une greffe composite, il est proposé au praticien d’adapter le temps de cicatrisation des implants mis en place dans les greffes osseuses en fonction de la largeur du sinus.