Évaluation clinique des bridges collés cantilever dans le remplacement de canines et de dents postérieures
Revue de presse
Internationale
Les avancées dans le domaine des céramiques ont conduit à la réalisation des premiers bridges collés dans les années 90. Les performances de ces bridges ont été fortement améliorées en 1997, avec l’introduction des bridges cantilever présentant une ailette en extension.
La zircone, grâce à ses propriétés mécaniques et esthétiques, constitue le matériau de choix pour la réalisation de ces bridges.
Actuellement, plusieurs thérapeutiques sont envisageables...
Les avancées dans le domaine des céramiques ont conduit à la réalisation des premiers bridges collés dans les années 90. Les performances de ces bridges ont été fortement améliorées en 1997, avec l’introduction des bridges cantilever présentant une ailette en extension.
La zircone, grâce à ses propriétés mécaniques et esthétiques, constitue le matériau de choix pour la réalisation de ces bridges.
Actuellement, plusieurs thérapeutiques sont envisageables pour le remplacement d’une canine ou d’une dent postérieure, notamment la pose d’un implant ou la réalisation de bridge traditionnel céramo-métallique, ce dernier présentant des taux de succès à long terme très nettement inférieurs.
Le bridge collé cantilever offrirait une solution esthétique, minimalement invasive, réversible et peu onéreuse dans cette indication. Il trouverait également tout son intérêt dans le cas de jeunes patients chez lesquels la pose d’implant est impossible.
Les excellents taux de succès rapportés pour les bridges cantilever antérieurs encouragent à évaluer leur comportement en postérieur. Actuellement, aucune étude dans la littérature scientifique ne relate les performances de ces bridges collés cantilever en postérieur.
L’objectif de cette étude est donc de décrire cette procédure quasi expérimentale et d’évaluer la survie et le taux de succès des bridges collés cantilever remplaçant une canine ou une dent postérieure.
Vingt-et-un patients issus de la base de données de l’Université de Kiel en Allemagne ont été inclus dans l’étude ; 27 bridges collés cantilever ont été réalisés pour remplacer une canine ou une dent postérieure. Les bridges ont été réalisés entre 2008 et 2019.
Les patients devaient avoir plus de 13 ans, une bonne hygiène orale et ne montrer aucun signe de maladie parodontale. La dent pilier ne devait pas présenter de carie mais pouvait présenter des restaurations de petite taille, tant qu’un minimum de 30 mm2 de surface d’émail sain était disponible pour le collage.
La préparation de la dent pilier était minimalement invasive et limitée à l’émail. La préparation pour l’ailette s’étendait partiellement sur la crête marginale et les cuspides. Tous les angles et surfaces étaient soigneusement lissés et polis, comme pour toute préparation pour restauration en céramique.
En temporisation, les patients portaient une gouttière remplaçant la dent manquante ; aucune temporisation n’était prévue sur la dent pilier, au vu de la finesse de préparation.
Les restaurations étaient designées numériquement par CFAO et usinées dans des blocs de zircone 3Y-TZP.
L’épaisseur minimum de l’ailette était de 0,7 mm et les dimensions minimales du connecteur étaient de 3 mm (horizontal) × 3 mm (vertical). Un contact proximal large et prononcé était créé entre le bridge et la dent adjacente.
Le collage était réalisé sous digue, après traitement de surface de la pièce (sablage à 50 microns) et de la dent (mordançage à l’acide orthophosphorique à 37 % pendant 30 secondes). Les recommandations du fabricant étaient suivies pour l’application de la colle.
Les patients étaient suivis régulièrement (entre 6 mois et 1 an) pour analyser la restauration fonctionnellement et esthétiquement.
Vingt-et-un patients âgés de 16 à 72 ans ont été observés sur une période de 53 ± 39 mois, avec un minimum de 13 mois et un maximum de 151 mois.
La localisation des bridges était la suivante : canines maxillaires (18,5 %), prémolaires maxillaires (33,3 %), premières molaires mandibulaires (3,7 %), canines mandibulaires (3,7 %), prémolaires mandibulaires (33,4 %) et premières molaires mandibulaires (7,4 %).
Aucun décollement n’a été recensé, signant un taux de survie de 100 %. L’unique complication relevée était le développement d’une carie cervicale (traitable) sur la dent pilier chez un patient âgé.
Les bridges collés cantilever en zircone (3Y-TZP) semblent être une solution esthétique, fonctionnelle et minimalement invasive pour le remplacement d’une canine, d’une prémolaire ou d’une molaire avec des résultats cliniques prometteurs : un taux de survie à 100 % et un taux de succès à 96,3 % sur un temps d’observation de 53 ± 39 mois dans cette étude. Ces bridges trouveraient toute leur indication chez de jeunes patients chez lesquels la pose d’implant est contre-indiquée et la réalisation de bridges traditionnels trop invasive.