TRAUMATISMES DE LA DENT PERMANENTE : LES BONS GESTES AVEC LES NOUVELLES RECOMMANDATIONS
Endodontie
Foundation Fellow et Officer de l’IADT. Co-auteur des Guidelines IADT de 2007, 2012 et 2020. Exercice libéral Endodontie et Traumatologie dentaire, Paris.
Les incisives sont les dents les plus couramment affectées par les traumatismes. Le sourire du patient et en conséquence son estime de soi sont souvent impactés, parfois pendant de nombreuses années, notamment quand le trauma survient à un jeune âge. Ainsi, tout doit être mis en œuvre pour conserver ces dents en bouche le plus longtemps possible.
Les divers traumatismes de fractures et luxations peuvent survenir sur incisives matures ou immatures, parfois de façon combinée...
Les incisives sont les dents les plus couramment affectées par les traumatismes. Le sourire du patient et en conséquence son estime de soi sont souvent impactés, parfois pendant de nombreuses années, notamment quand le trauma survient à un jeune âge. Ainsi, tout doit être mis en œuvre pour conserver ces dents en bouche le plus longtemps possible.
Les divers traumatismes de fractures et luxations peuvent survenir sur incisives matures ou immatures, parfois de façon combinée sur une même dent et/ou, de surcroît, affecter plusieurs dents simultanément bien que de façon distincte. La multitude de scénarios peut rendre la prise de décision thérapeutique complexe. Les recommandations de l’IADT (International Association of Dental Traumatology) ont été établies avec l’objectif de codifier la prise en charge des dents traumatisées afin de favoriser leur guérison et d’améliorer leur pronostic [1] (figure 1). Elles visent à guider les cliniciens qui pourraient se sentir démunis s’ils ne sont pas habitués à gérer des traumas (figure 2). La dernière mise à jour des recommandations a été publiée en août 2020.
Dès l’appel d’urgence annonçant le traumatisme, le praticien doit être prêt à donner les instructions adéquates au patient, avant même que celui-ci ne se dirige vers le cabinet. Ceci est d’autant plus important dans les cas de traumatismes par expulsion où le facteur temps est critique pour la survie des cellules desmodontales qui se dessèchent très rapidement dès les premières minutes et si elles sont laissées exposées à l’air plus de 5 à 15 minutes [2, 3] (figures 3 et 4). C’est pourquoi une dent expulsée doit être réimplantée le plus vite possible, sur le lieu de l’accident, après rinçage délicat dans de l’eau ou de la salive du patient si elle est souillée [3]. Quand la réimplantation ne peut être réalisée sur le site de l’accident, la dent expulsée devra être immergée dans un milieu de transport facilement accessible qui favorise la survie des cellules desmodontales. Le lait ou la salive du patient (à qui on demande de cracher dans un gobelet) sont des milieux de transport adéquats en attendant l’arrivée du patient au cabinet [3, 4]. Le pronostic de la dent expulsée réimplantée sera fonction de la durée du temps extra-alvéolaire à sec, du stade de développement radiculaire et du milieu de conservation utilisé [3] (figure 5). Le pronostic décroît de façon marquée si le temps extra-alvéolaire à sec est supérieur à 60 minutes [3] (figure 4).
L’espace pulpaire des dents immatures expulsées réimplantées a le potentiel de se revasculariser spontanément puisque l’apex est ouvert. Le diamètre apical critique semble être de l’ordre de 1 mm [5] (figure 6). Quand le diamètre est inférieur à 1 mm, la dent est catégorisée comme mature ; quand il est supérieur à 1 mm, comme immature. Les possibilités de guérison sont différentes et les protocoles de traitement recommandés changent en tenant compte de ce paramètre [3].
Quand la pulpe des dents immatures se nécrose et s’infecte, des protocoles endodontiques spécifiques doivent être utilisés : apexification classique (figure 7), apexification par technique du bouchon apical artificiel ou technique de revitalisation de l’espace pulpaire (figure 8). La technique de revitalisation consiste à créer, après désinfection du canal, un caillot sanguin qui servira de matrice à la recolonisation de l’espace pulpaire par un tissu vivant. Cette technique fait partie des techniques dites de « régénération pulpaire » même si, histologiquement parlant, les tissus vivants obtenus à ce jour ne ressemblent que rarement à de la pulpe.
Traumatismes de la dent permanente : les bons gestes avec les nouvelles recommandations
Jeudi 24 novembre 2022 - 9 h - 12 h
Objectifs :
• Présenter les traumatismes qui préoccupent les cliniciens, de la gestion de l’urgence à la gestion des complications post-traumatiques
• Se familiariser avec les recommandations de traitement Evidence-Based les plus récentes afin de pouvoir les appliquer directement au cabinet
Responsable scientifique : Cecilia Bourguignon
Conférenciers : Alexis Gaudin, Alexia Marie-Cousin, Damien Brézulier