MICROCHIRURGIE ENDODONTIQUE D’UNE MOLAIRE MANDIBULAIRE
Endodontie
Ancien interne des Hôpitaux de Paris. European University Diploma of Clinical Endodontics. Exercice libéral en Endodontie exclusive, Paris.
Patiente adressée pour le retraitement canalaire de la dent n° 36, en bonne santé générale. Les examens cliniques et radiographiques mettent en évidence : une pulpe précédemment traitée (dont le traitement canalaire ne répond pas aux critères de qualité), une parodontite apicale symptomatique (test de percussion positif, image radio-claire péri-apicale de la racine mésiale, épaississement ligamentaire de la...
Patiente adressée pour le retraitement canalaire de la dent n° 36, en bonne santé générale. Les examens cliniques et radiographiques mettent en évidence : une pulpe précédemment traitée (dont le traitement canalaire ne répond pas aux critères de qualité), une parodontite apicale symptomatique (test de percussion positif, image radio-claire péri-apicale de la racine mésiale, épaississement ligamentaire de la racine distale au scan) (figure 1). Considérant la couronne prothétique, qui semble correctement adaptée, les ancrages corono-radiculaires dans les racines mésiale et distale ne pouvant écarter un risque de fracture lors de la dépose, il est envisagé de réaliser une microchirurgie endodontique. L’analyse cone beam met également en évidence une proximité entre la racine mésio-vestibulaire et le foramen mentonnier (figure 1). L’intervention devra donc protéger cet élément anatomique en respectant les longueurs radiculaires et en positionnant correctement l’écarteur.
Une anesthésie locale est réalisée avec de l’articaïne adrénalinée à 1/100 000. Une incision de décharge en distale de la 36 est réalisée, de même qu’une incision sulculaire jusqu’en mésial de la 34 [1]. Un décollement de pleine épaisseur est réalisé à l’aide d’un décolleur de Prichard (figure 2). Les ostéotomies mésiale et distales sont réalisées à l’aide d’une fraise à os cylindro-conique en carbure de tungstène montée sur une turbine dont la tête est angulée à 45° (afin de dégager la visibilité du champ de vision, l’intervention étant réalisée sous microscope opératoire) [2]. Une résection apicale d’environ 3 mm est réalisée afin, d’une part, d’éliminer les éléments anatomiques endodontiques les plus complexes (canaux accessoires, delta apicaux, ramifications, etc.) et, d’autre part, d’avoir une vision claire de cette anatomie (identification des canaux, des isthmes, etc.) [3] (figures 3 et 4). L’énucléation du tissu inflammatoire est réalisée à l’aide d’une curette de Lucas. Une fois les tissus inflammatoires débridés, une boulette de coton stérile imprégnée de sulfate ferrique (Astringedent 15,5 %) et appliquée au niveau de la crypte osseuse permettra d’obtenir une hémostase suffisante dans le but d’obturer a retro les canaux dans un environnement sec. La préparation a retro est réalisée à l’aide d’inserts ultrasoniques diamantés sur 3, 6 et 9 mm (figure 5). L’obturation a retro est effectuée à l’aide d’un ciment biocéramique [4] (TotaFill BC RRM Fast Set Putty, FKG) grâce à des fouloirs endodontiques (figures 6 et 7). Une radiographie rétro-alvéolaire de contrôle est réalisée afin de contrôler l’obturation canalaire a retro (figure 8). Enfin, une suture suspendue continue est exécutée à l’aide d’un fil de suture 5.0 résorbable.
À 8 mois, les éléments cliniques et radiographiques nous montrent un traitement efficace avec l’absence de symptôme, une gencive cicatrisée, une dent répondant normalement aux tests de percussion et de palpation, un sondage parodontal normal, une radiographie rétro-alvéolaire montrant une régénération osseuse en cours (figures 9 et 10).
L’auteur déclare n’avoir aucun lien d’intérêts.