Clinic n° 06 du 01/06/2022

 

Éditorial

Patrick LIMBOUR  

La perte de toutes les dents est vécue par nombre de patients comme une mutilation, un stigmate marquant du temps qui passe, angoissant pour l’avenir, potentiellement douloureux et imposant le port d’une prothèse qui sera souvent mal vécu. C’est pour cette indication qu’ont été originellement proposés par P-I Bränemark les « implants ostéo-intégrés ». Par ailleurs, l’âge, c’est comme la météo. Il y a l’âge réel, qui figure sur notre pièce d’identité, et...


La perte de toutes les dents est vécue par nombre de patients comme une mutilation, un stigmate marquant du temps qui passe, angoissant pour l’avenir, potentiellement douloureux et imposant le port d’une prothèse qui sera souvent mal vécu. C’est pour cette indication qu’ont été originellement proposés par P-I Bränemark les « implants ostéo-intégrés ». Par ailleurs, l’âge, c’est comme la météo. Il y a l’âge réel, qui figure sur notre pièce d’identité, et l’âge ressenti, souvent bien inférieur au premier (Étude Simm/Kantar Média). Le décalage entre les deux est maximal autour de 60 ans, âge moyen de mise en place des implants dentaires.

Pour toutes ces raisons, le recours aux solutions implanto-prothétiques représente une avancée majeure dans le traitement du patient édenté complet. Depuis plus de 40 ans, les progrès ont été considérables et nous permettent désormais de proposer des stratégies fiables aux résultats reproductibles. Certaines sont simples et n’ont pour objectif que d’améliorer le confort quotidien des patients ; d’autres sont plus sophistiquées et permettent de reconstruire un sourire et une capacité fonctionnelle quasi équivalente à celle des dents naturelles.

De nombreux patients ont déjà profité de ces avancées mais le danger serait de banaliser à l’extrême des protocoles qui imposent une analyse clinique précise, une imagerie performante et la mise en œuvre de techniques maîtrisées. Il n’y a pas d’implantologie simple, il n’y a que l’application minutieuse de principes chirurgicaux et prothétiques bien compris, d’une extrême rigueur au cours de toutes les étapes du traitement et d’une parfaite constance dans la maintenance et la surveillance des patients.

La sinistralité en implantologie est à la hauteur des attentes. Il est donc essentiel de comprendre la cause de l’édentement, de communiquer efficacement sur la maîtrise des facteurs de risque : pathologie générale, para-fonctions, mauvais contrôle de plaque, tabac, absence de contrôles réguliers. Un changement comportemental majeur du patient sera donc indispensable s’il souhaite un résultat pérenne de sa reconstruction.

L’objectif de ce numéro de CLINIC est d’aborder les différents aspects de la prise en charge de ces patients et de mieux comprendre les spécificités des différentes options implantaires sur les plans biologique, mécanique, chirurgical et esthétique. Merci à tous les auteurs de ce numéro qui ont travaillé pour vous en faire part.

Nous vous en souhaitons une bonne lecture.