Existe-t-il une corrélation entre le risque de péri-implantite et l’antécédent de parodontite ?
Revue de presse
Internationale
La péri-implantite (PI) est une maladie inflammatoire chronique complexe, souvent peu symptomatique et très répandue, qui aboutit à une perte progressive de l’os de soutien autour des implants dentaires. On pense que l’étiologie de la PI et de la parodontite est à médiation microbienne. L’un des principaux articles du récent Workshop mondial de 2017 indique qu’il existe un fort niveau de preuve que les patients présentant un antécédent de parodontite, un contrôle de plaque...
La péri-implantite (PI) est une maladie inflammatoire chronique complexe, souvent peu symptomatique et très répandue, qui aboutit à une perte progressive de l’os de soutien autour des implants dentaires. On pense que l’étiologie de la PI et de la parodontite est à médiation microbienne. L’un des principaux articles du récent Workshop mondial de 2017 indique qu’il existe un fort niveau de preuve que les patients présentant un antécédent de parodontite, un contrôle de plaque inadéquat et un manque de suivi courent un risque accru de développer une PI. Toutefois, il convient de noter que les résultats sont contradictoires en ce qui concerne l’association entre un antécédent de parodontite et le développement ultérieur de PI : dans ce cas, une association avec une parodontite modérée et sévère, mais pas superficielle, a été trouvée.
L’objectif de cette étude était de déterminer si un antécédent de parodontite (dont le diagnostic a été posé en prenant en compte les critères de la classification de Chicago, 2017) était corrélé à une augmentation de l’échec implantaire ainsi qu’à la prévalence et à la sévérité de la PI.
Une analyse rétrospective de patients présentant un antécédent de parodontite et ayant reçu un traitement parodontal non chirurgical et, le cas échéant, chirurgical avant la pose d’implants a été réalisée.
Quatre-vingt-dix-neuf patients présentant un antécédent de parodontite, pour un total de 221 implants, ont été suivis pendant une durée moyenne de 10,6 ± 4,5 ans après la pose des implants. Un taux plus élevé d’échec implantaire attribué à une PI a été significativement constaté chez les patients qui présentaient un antécédent de parodontite de grade C (d’évolution rapide ou associée à des facteurs de risque) (p < 0,05). Seule une tendance à l’augmentation de l’échec (non significative) a été observée pour les stades III et IV (parodontites sévères) par rapport aux stades I et II. Le grade a influencé de manière significative le risque de perte osseuse marginale supérieure à 25 % de la longueur de l’implant (p = 0,022) chez les patients atteints de PI. Cependant, aucune corrélation directe entre un stade et un grade élevés et la prévalence de la PI n’a été enregistrée.
Cette étude a examiné l’association potentielle entre le stade et le grade de base (antécédent de parodontite) et l’échec futur des implants ainsi que la prévalence et la sévérité de la péri-implantite. Dans l’ensemble, ces résultats suggèrent que le stade et le grade ne jouent peut-être pas un rôle dans la modulation de la probabilité d’apparition de la PI mais que, une fois la PI amorcée, un grade plus élevé est associé à un risque accru de perte osseuse marginale et à une probabilité plus élevée d’échec implantaire, ce qui n’est pas le cas pour le stade.
La littérature est contradictoire en ce qui concerne l’association entre un antécédent de parodontite et le risque d’échec implantaire. Dans la présente étude, bien qu’une tendance plus élevée à l’échec implantaire ait été constatée chez les patients ayant un antécédent de parodontite sévère (stades III-IV), aucune différence statistiquement significative n’a été trouvée en raison du petit nombre d’implants perdus (6 seulement). Les résultats n’ont pas non plus montré de corrélation significative entre la sévérité de la parodontite et la prévalence de la PI. Il est important de noter que la population de la présente étude était entièrement composée de patients atteints de parodontite à divers degrés de sévérité. La plupart des études existantes portant sur l’association entre parodontite et PI ont comparé des patients ayant un antécédent de parodontite à ceux qui n’en avaient pas. Cette étude n’est pas exempte de limites. La petite taille de l’échantillon dans les classes de sévérité inférieures (stade I et grade A), dictée par leur plus faible prévalence dans la population et par l’exclusion des patients non conformes aux critères de l’étude (< 1 entretien/an), pourrait avoir influencé la force des relations évaluées lors de l’analyse statistique.
Aucune association statistiquement significative n’a été trouvée entre le stade et le grade de la parodontite (antécédent) et la prévalence de la PI. Cependant, lorsque la PI a été diagnostiquée, il existait une relation entre le grade de la parodontite (antécédent) et la sévérité de la PI ou la prévalence de l’échec implantaire. Ces résultats sont bien entendu à analyser au regard de l’ensemble des données présentes dans la littérature qui sont, comme nous l’exposons ici, contradictoires mais peuvent s’expliquer par les biais et les critères de chaque étude.