Santé
Générale
MCU/PH, UFR des Sciences odontologiques, Université de Bordeaux, CHU de Bordeaux.
Les enjeux de la MDS médecine dentaire du sommeil sont fondamentaux pour la santé et la qualité de vie des patients tout en limitant les dépenses de santé.
Le sommeil est un état physiologique, réversible et adaptatif qui assure différentes fonctions fondamentales telles que la maturation cérébrale, la cognition, la régulation émotionnelle, la sécrétion hormonale, la régulation des systèmes mono-amines et du système immunitaire (figure 1).
Ces différentes fonctions peuvent être perturbées en présence de troubles du sommeil, ce qui peut entraîner des répercussions majeures sur la santé, le bien-être, la scolarité, la vie sociale et professionnelle ainsi que d’importants coûts économiques. Il est donc fondamental que les chirurgiens-dentistes soient formés à la médecine dentaire du sommeil (MDS) qui se consacre à l’étude des causes et des conséquences bucco-dentaires et maxillo-faciales de certains troubles du sommeil ainsi qu’à leur prise en charge [1]. Cette discipline encore confidentielle en France a été développée il y a près de vingt ans au Canada par Gilles Lavigne, et al. [2]. Elle permet de mieux comprendre les interactions entre certains troubles comorbides. Ceci est notamment le cas pour (figure 2) :
– les douleurs oro-faciales (dento-alvéolaires, musculo-squelettiques, neuropathiques, céphalées) qui peuvent perturber le sommeil ou, au contraire, qui peuvent être initiées et/ou aggravées par un trouble du sommeil tel que l’insomnie chronique et/ou le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) ;
– les troubles respiratoires du sommeil comme le SAHOS qui est fréquemment associé à la maladie parodontale ;
– le reflux gastro-œsophagien (RGO) durant le sommeil qui peut provoquer une importante érosion dentaire et/ou une insomnie ou encore être associé au SAHOS et/ou au bruxisme du sommeil ;
– certains troubles des mouvements mandibulaires comme les dyskinésies, les dystonies ou le bruxisme du sommeil qui peuvent perturber le sommeil ou avoir des effets délétères sur l’appareil manducateur (douleur, attrition dentaire, fractures dentaires, etc.) ;
– certains troubles de l’hydratation endo-buccale comme la sécheresse buccale ou l’hypersalivation qui peuvent perturber le sommeil ou accentuer l’usure dentaire.
La médecine dentaire du sommeil permet d’améliorer la prise en charge de ces différents troubles et chaque chirurgien-dentiste se doit d’acquérir des connaissances. La séance du congrès de l’ADF « Médecine dentaire du sommeil : un enjeu médical majeur » est adaptée pour cette formation. Maria-Clotilde Carra et Pascal Bru y présenteront de nombreuses notions cliniques et scientifiques dont le lien entre le SAHOS et la parodontite [3].
Il sera ainsi rappelé que les patients qui présentent ce trouble respiratoire du sommeil ont un risque accru (de 1,6 à 4,1 fois plus élevé) d’avoir une parodontite comorbide. Tous les signes de dépistage extra-buccaux, comme l’obésité, un important tour de cou (figure 3), une hyper-divergence marquée (figure 4), ou intra-buccaux, comme une endo-maxillie (figure 5) liée à une respiration buccale ou une macroglossie (figure 6), seront également exposés, de même que les signes et symptômes évocateurs d’un SAHOS (figure 7).
Congrès de l’ADF – L’Essentiel B19
Mercredi 24 novembre 2021, 11 h-12 h
Responsable scientifique : Emmanuel d’Incau
Intervenants : Maria-Clotilde Carra, Pascal Bru