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MIH, trois petites lettres pour désigner une atteinte de plus en plus fréquente, parfois conséquente, de certaines dents de nos jeunes patients. À l’âge de croquer à pleines dents et à celui des larges sourires espiègles, certains enfants souffrent de sensibilités dentaires ou prennent le pli de dissimuler leurs incisives disgracieuses.
En effet, les MIH, alias Molar Incisor Hypomineralizations, sont des défauts de structure affectant, comme leur nom l’indique, les...
MIH, trois petites lettres pour désigner une atteinte de plus en plus fréquente, parfois conséquente, de certaines dents de nos jeunes patients. À l’âge de croquer à pleines dents et à celui des larges sourires espiègles, certains enfants souffrent de sensibilités dentaires ou prennent le pli de dissimuler leurs incisives disgracieuses.
En effet, les MIH, alias Molar Incisor Hypomineralizations, sont des défauts de structure affectant, comme leur nom l’indique, les premières molaires et incisives permanentes, de la discrète dyschromie à l’importante perte de substance. Ainsi, secteurs postérieurs comme antérieurs sont concernés, chacun avec ses problématiques. Ce type d’anomalie peut également se manifester sur d’autres dents, notamment les secondes molaires temporaires.
Si la prévalence carieuse a diminué et se maîtrise avec de bonnes habitudes alimentaires associées à une hygiène soigneuse, il n’existe aucun moyen de prévenir l’apparition des MIH à l’heure actuelle. Leur étiologie demeure énigmatique, même si la piste de facteurs environnementaux probablement associés à un terrain génétique est privilégiée.
En dépit d’une prévalence estimée à 15 % en Europe, l’élevant au rang de véritable problème de santé publique, cette pathologie reste encore mal connue de nombreux praticiens. Or, elle exige un diagnostic précoce pour une prise en charge sans délai, notamment des molaires, afin d’éviter d’importants délabrements. Mais la forme des lésions aux contours atypiques et le substrat hypominéralisé compliquent les restaurations. Quant aux taches sur les incisives, si elles sont mal vécues par l’adolescent, des techniques spécifiques peuvent être déployées pour les estomper tout en préservant au maximum les tissus dentaires.
Alors, comment diagnostiquer sans faute les MIH ? Comment les prendre en charge, selon les dents concernées et leur sévérité ? Comment dépister et traiter des atteintes similaires, encore plus précoces, sur dents temporaires ? Thomas, Magali, Élsa, Jean-Pierre et Yohann, avec leurs équipes, se sont attelés à répondre à ces questions, ce dossier ayant pour dessein de faire le point, de structurer et d’actualiser les connaissances sur les MIH et de guider le praticien kid-friendly dans le défi de leur prise en charge.