Revue de presse
Internationale
La greffe de sinus par voie latérale est la technique la plus courante pour pallier le manque de hauteur dans les secteurs postérieurs. Boyne et James ont été les premiers à décrire une approche par étapes pour la pose d’implants après une greffe sinusienne (Boyne, 1993). L’utilisation d’os autogène est considérée comme le gold standard en raison de ses capacités ostéogéniques, ostéo-inductives et ostéo-conductrices. Pour pallier les risques accrus de...
La greffe de sinus par voie latérale est la technique la plus courante pour pallier le manque de hauteur dans les secteurs postérieurs. Boyne et James ont été les premiers à décrire une approche par étapes pour la pose d’implants après une greffe sinusienne (Boyne, 1993). L’utilisation d’os autogène est considérée comme le gold standard en raison de ses capacités ostéogéniques, ostéo-inductives et ostéo-conductrices. Pour pallier les risques accrus de comorbidités liés au site de prélèvement, une gamme de matériaux inorganiques dérivés d’os bovins (ABBM) a vu le jour. L’os autogène possède un potentiel ostéogénique élevé mais se résorbe assez rapidement par rapport à une xénogreffe. La technique de « greffe sandwich sagittale » permet de tirer le meilleur des propriétés de chaque matériau. Le principe est de placer de l’os autogène dans la zone de pose du futur implant et de la xénogreffe tout autour pour protéger le volume osseux médialement et latéralement d’une résorption accélérée. Le but de cette étude a été d’évaluer les résultats cliniques et radiographiques à long terme des implants dentaires placés après une augmentation du volume osseux par voie latérale en utilisant la technique du sandwich sagittal.
Les patients ayant reçu une greffe de sinus par technique sandwich entre 2001 et 2008 ont été inclus dans l’étude. Les critères d’inclusion et d’exclusion usuels en chirurgie pré-implantaire sont rapportés. Ils ont été classés en 3 groupes en fonction de la hauteur osseuse restante : Test Groupe S, pour une hauteur osseuse comprise entre 0,1 mm et 3,5 mm ; Test Groupe M, pour une hauteur osseuse comprise entre 3,5 mm et 7 mm ; Groupe Contrôle C où les implants ont été mis en place directement dans l’os natif du patient. L’ensemble des procédures chirurgicales a été réalisé dans un cabinet privé par le même praticien, le Dr Itsvan Urban. Une greffe de sinus sandwich utilisant un rapport 30 % os autogène et 70 % xénogreffe a été employée pour les groupes tests. Une couche sagittale de Bio-Oss (Geistlich Pharma) a été placée contre la paroi médiale du sinus et au niveau de la fenêtre latérale. Une membrane collagénique Bio-Gide (Geistlich Pharma) a été appliquée sur la fenêtre osseuse avant la fermeture du site. Pour les deux groupes tests, les implants ont été mis en place après 7 mois de cicatrisation selon une technique en deux temps chirurgicaux. Après 6 mois et demi de cicatrisation, la prothèse a été réalisée. Des clichés rétro-alvéolaires avec angulateur ont été réalisés le jour de la mise en place du pilier implantaire, puis à 1, 2, 5 et 10 ans de contrôle. Les niveaux osseux mésial et distal ont été comparés entre le jour de la pose de la prothèse et 10 ans plus tard. Le point de référence de cette mesure a été la distance entre la base du pilier implantaire et le premier point de contact osseux avec l’implant. Les mesures ont été effectuées par un clinicien indépendant du cabinet.
Au total, 92 greffes de sinus et 209 implants sur 86 patients ont été inclus dans l’étude. Dix perforations de membrane sinusienne inférieures à 5 mm de diamètre ainsi que 3 infections de greffe ont été enregistrées. Au cours des 10 années de suivi, 3 implants ont dû être déposés (1,4 %), ce qui confirme que le taux de succès des implants mis en place dans une greffe de sinus est aussi prédictible que dans de l’os natif. Aucune différence significative de perte osseuse marginale (MBL) entre les 3 groupes n’a été retrouvée après un suivi de 1, 2 et 5 ans (p > 0,05). À 10 ans, le groupe contrôle présentait plus de MBL avec une différence moyenne de - 0,53 mm (p = 0,01). Après 10 ans, les implants MK III (Bränemark System, Nobel Biocare) affichaient une perte osseuse significativement plus importante dans l’os natif que dans l’os greffé. Sept implants chez 5 patients ont développé une péri-implantite sans différence significative entre les groupes (p = 0,570).
La réalisation d’une greffe de sinus par technique sandwich suivie par la pose d’un implant quelques mois après cicatrisation est une procédure prévisible avec un risque de complication réduit. Après 10 ans de suivi, les différences de perte osseuse marginale entre les groupes sont minimes. Ainsi, il apparaît que la perte osseuse marginale ne semble pas être influencée par la hauteur de la crête osseuse résiduelle.