Revue de presse
Internationale
L’anxiété dentaire comprend, entre autres, l’appréhension que quelque chose de désagréable et inconnu arrive, couplée à la perte de contrôle ressentie lors du soin, ce qui entraîne parfois un retard dans la consultation ou dans le soin lui-même. La gestion du comportement de l’enfant pendant les soins est indispensable au succès à long terme de tous les traitements proposés par le chirurgien-dentiste et sera influencée par le caractère de l’enfant, l’environnement de...
L’anxiété dentaire comprend, entre autres, l’appréhension que quelque chose de désagréable et inconnu arrive, couplée à la perte de contrôle ressentie lors du soin, ce qui entraîne parfois un retard dans la consultation ou dans le soin lui-même. La gestion du comportement de l’enfant pendant les soins est indispensable au succès à long terme de tous les traitements proposés par le chirurgien-dentiste et sera influencée par le caractère de l’enfant, l’environnement de soins et parfois le soin en lui-même. En plus de ces facteurs, les relations parents-enfant peuvent venir jouer un rôle dans l’aspect psychologique et dans l’adaptation de l’enfant face au soin. Nous devons aujourd’hui utiliser davantage de communication que par le passé du fait des attentes de la société et des parents dans la prise en charge des enfants. Cette revue de littérature avait pour objectif de savoir si la présence ou l’absence des parents en salle de soins influence le comportement, les niveaux d’anxiété et de peur ressentis par l’enfant devant se faire soigner.
La recherche systématique pour répondre à la question « Est-ce que la présence des parents en salle de soin influence le comportement, l’anxiété et la peur ressenties au cours du soin par les enfants ? » a été effectuée dans un grand nombre de base de données de référence. Les essais cliniques randomisés et non randomisés dans lesquels une mesure évaluait le comportement et/ou l’anxiété et la peur des enfants pendant le traitement dentaire en présence et en l’absence des parents ont été inclus. Deux examinateurs distincts ont vérifié la sélection des études, extrait les données, évalué les biais et évalué le degré de certitude des preuves. Une méta-analyse et une synthèse narrative ont été réalisées à partir des données recueillies.
Sur 30 études présélectionnées, 21 études ont été retenues, 5 méta-analyses et 16 revues narratives de la littérature. Les études sélectionnées s’étalaient de 1958 à 2019 et présentaient toutes un haut risque de biais, majoritairement à cause d’un manque de clarté dans la randomisation. En règle générale, les études ne montraient pas de différence dans le comportement des enfants, que le parent soit présent ou absent. Les enfants plus jeunes (entre 3 et 5 ans) avaient un meilleur comportement en présence des parents sauf pour 2 études où les enfants étaient plus turbulents. La peur et l’anxiété, quand elles étaient évaluées, n’étaient pas différentes que les parents soient présents ou absents en salle de soin. Les auteurs développent dans la discussion l’hypothèse que les enfants ayant eu le moins d’expérience chez le dentiste avaient tendance à être plus angoissés et que les enfants plus âgés, du fait de leur âge et de leurs expériences précédentes, étaient moins affectés par le stress.
Pour ce qui est de la peur, les parents avaient tendance à surévaluer les peurs de leur enfant. Pour les enfants très anxieux, les parents n’ont pas relevé de différence dans la perception de leur inconfort qu’ils soient présents ou absents. Toutefois, les parents absents en salle de soins ont relevé un niveau d’inconfort de leur enfant plus élevé lors de la première séance mais une baisse significative de l’anxiété lors de la deuxième séance.
En conclusion, les auteurs rappellent qu’il n’y a pas de consensus sur la présence ou l’absence des parents dans la salle de soins et que c’est donc au praticien d’évaluer la pertinence pour chaque enfant. Toutefois, les parents qui sont présents dans la salle de soin sont davantage impliqués dans les soins de leurs enfants que ceux qui restent en salle d’attente.
Les études ayant porté sur un laps de temps important (60 ans) ainsi que l’analyse des articles les plus récents montrent qu’il peut être intéressant de ne pas prendre les parents en salle de soins de façon à obtenir une meilleure coopération de l’enfant, sauf pour les enfants très jeunes (en dessous de 5 ans).
Il est signalé dans l’introduction de l’article que les expériences personnelles des parents influent sur le comportement de l’enfant ; toutefois, l’anxiété parentale n’a pas été évaluée dans les études. Les parents ayant eu de mauvaises expériences pourront être à exclure afin d’éviter qu’ils transmettent leur anxiété à leurs enfants.