Clinic n° 07 du 01/07/2021

 

Revue de presse

Internationale

Philippe FRANÇOIS  

L’évaluation du risque carieux individuel (RCI) d’un patient ainsi que l’application des thérapeutiques les plus minimalement invasives possibles sont essentielles afin de lui offrir une prise en charge personnalisée, susceptible d’empêcher l’apparition ou l’évolution de nouvelles lésions carieuses, et d’améliorer sa santé et son bien-être.

Derrière cette affirmation qui nous rassemblera tous, l’évaluation du RCI est souvent perçue comme fastidieuse à...


L’évaluation du risque carieux individuel (RCI) d’un patient ainsi que l’application des thérapeutiques les plus minimalement invasives possibles sont essentielles afin de lui offrir une prise en charge personnalisée, susceptible d’empêcher l’apparition ou l’évolution de nouvelles lésions carieuses, et d’améliorer sa santé et son bien-être.

Derrière cette affirmation qui nous rassemblera tous, l’évaluation du RCI est souvent perçue comme fastidieuse à mettre en place dans notre quotidien de praticien (activité mal rémunérée, classification changeant fréquemment, difficulté d’intégrer ou de mémoriser l’ensemble des éléments à pondérer). De plus, lorsque nous cherchons à conseiller nos patients ou à prendre des décisions thérapeutiques véritablement minimalement invasives, certaines informations peuvent nous manquer : jusqu’où peut-on aller dans le non invasif, quel intervalle de suivi faut-il mettre en œuvre, quel dentifrice faut-il prescrire ?…

Il y a donc un véritable besoin d’une démarche simple à retenir, réellement applicable au quotidien afin de mieux prendre en charge nos patients.

OBJECTIF DE L’ÉTUDE

Le guide CariesCare est destiné à l’omnipraticien et a vocation de synthétiser de manière simple les données essentielles de la littérature concernant la prévention et le traitement de la maladie carieuse.

MATÉRIEL ET MÉTHODES

Cet article est issu du consensus d’un grand nombre d’experts internationaux reconnus dans le domaine de la cariologie. Ils étaient déjà à l’origine de la classification des lésions carieuses ICDAS et du référentiel de prise en charge exhaustif ICCMS plutôt destiné aux enseignants et à la recherche. Ils ont examiné la littérature scientifique de façon systématique. Ce guide n’est pas destiné à la recherche mais vise à être utilisé quotidiennement.

RÉSULTATS

Ce guide a abouti à la formalisation d’un diagramme de 4 étapes à systématiser (figure 1).

• La première étape est de déterminer le RCI du patient en stades. Cette classification voit donc l’abandon d’un risque carieux « modéré » pour classer plus simplement le patient en risque faible ou élevé.

• La deuxième est d’attribuer un score aux lésions carieuses afin d’influer sur le suivi et les thérapeutiques à appliquer. Pour ce faire, la classification ICDAS qui associe critères visuels cliniques et radiographiques reste celle de référence depuis plusieurs années.

• La troisième est de réaliser un plan de traitement personnalisé à son patient en associant risque carieux, lésions détectées et activité des lésions. Les fondamentaux de ce plan de traitement ont évolué au cours des années et laissent de plus en plus de place aux thérapeutiques non invasives.

• La dernière est l’application de ce plan de traitement par correction des facteurs de risques, application de facteurs protecteurs et interventions dentaires si nécessaires. Le suivi fait également partie de cette étape.

CONCLUSION

La lecture de cet article de référence permet en une dizaine de minutes de faire le point sur les données actuelles de la prévention et du traitement des lésions carieuses : il est une mise à jour essentielle pour mieux traiter au quotidien nos patients quelle que soit notre expérience clinique. Il simplifie grandement l’implémentation dans sa pratique d’une véritable attitude de prévention et de monitoring du risque et des lésions carieuses par rapport aux précédentes classifications.

PERTINENCE CLINIQUE

• Avec deux risques, élevé et faible, ainsi que certains éléments permettant de placer directement le patient dans un risque élevé (incluant présence de caries actives et hypo-salivation), la détermination du risque est extrêmement simplifiée.

• La tendance actuelle tend à l’intervention non invasive dans un nombre croissant de situations (incluant dans certaines situations cliniques, avec l’implication et la motivation du patient, les caries atteignant le tiers externe dentinaire en l’absence de cavitation).

• La fréquence des rendez-vous de suivi doit être adaptée en fonction de notre patient, l’application d’un protocole standard ne permettant pas d’obtenir des résultats optimaux.

La Revue de presse est coordonnée par

Philippe FRANCOIS

AHU en Odontologie Conservatrice et Endodontie, UFR Odontologie-Montrouge, Université de Paris

Ont collaboré à cette revue de presse

Vincent FOUQUET

AHU en Prothèse, UFR Odontologie, Université de Paris

Philippe FRANCOIS

AHU en OCE, UFR Odontologie, Université de Paris

Thimothée GELLÉE

CCU-AH en Chirurgie orale, UFR Odontologie, Université de Paris

Matthieu MOULINIER

Exercice libéral limité à la Chirurgie orale, Ermont (95)