Clinic n° 07 du 01/07/2021

 

Dossier

Roger JOERGER*   Mickael COTELLE**  

La prise en charge des dysfonctions relève principalement de la compétence de l’occlusodontiste, voire de l’omnipraticien, quand elles n’ont pas une originetraumatique ou systémique.

Il est important d’établir un diagnostic précis avant de mettre en oeuvre un projet thérapeutique et cela suppose de suivre un protocole opératoire simple, efficace et si possible rapide.

L’anamnèse peut parfois mener très rapidement au diagnostic, en cas de...


La prise en charge des dysfonctions relève principalement de la compétence de l’occlusodontiste, voire de l’omnipraticien, quand elles n’ont pas une originetraumatique ou systémique.

Il est important d’établir un diagnostic précis avant de mettre en oeuvre un projet thérapeutique et cela suppose de suivre un protocole opératoire simple, efficace et si possible rapide.

L’anamnèse peut parfois mener très rapidement au diagnostic, en cas de « blocage de la mâchoire » par exemple. Mais la situation nécessite généralement un examen clinique complet exo et intra-buccal ainsi qu’occlusal.

En cas de nécessité, l’imagerie médicale, particulièrement l’IRM, fera partie des examens complémentaires pouvant confirmer une piste de diagnostic et permettre au praticien de proposer un plan de traitement mais aussi, idéalement, un pronostic.

Le recours à une instrumentation comme l’axiographe présente l’avantage de recueillir des données objectives (chiffres, tracés, mesures) susceptibles d’être comparées par la suite avec de nouvelles données qui matérialiseraient le résultat thérapeutique obtenu.

Une revue des méthodes préconisées et utilisées quotidiennement par de nombreux praticiens est proposée dans les articles de ce dossier, permettant de clarifier les objectifs de chacune et de savoir lesquelles auront la capacité d’agir sur le disque articulaire, de réduire les tensions musculaires, de favoriser la mobilité mandibulaire et d’atténuer la douleur.

Les thérapies dites non occlusales (réassurance, physiothérapie, pharmacothérapie) permettent d’intégrer le patient au traitement : il devient acteur plutôt que simple spectateur.

L’orthèse occlusale, plus communément appelée gouttière occlusale, présente également des indications, à condition d’avoir préalablement établi un diagnostic, de clairement fixer les objectifs et de respecter plusieurs critères de base.

Lorsque l’objectif est d’assurer une bonne qualité du cycle masticatoire ou une coaptation du disque articulaire sur son condyle, le praticien peut avoir recours à une « nouveauté » du siècle dernier (1994) préconisée par Lauret et Le Gall, qui fait merveille ; nous vous invitons à l’essayer : le composite-up.

Ceci permet, entre autres, le recours au modeste concept de dyskinésies dento-articulaires (DDA) si cher à Marcel Le Gall, dont l’exercice clinique se concentrait sur le réglage occlusal des guidages d’entrée et de sortie de cycle de mastication (dans le bon sens bien sûr).

Enfin, pour rappel, les règles de l’Evidence Based Medicine (EBM) encouragent la démonstration, trop rare dans le domaine des dysfonctions. Ainsi, l’enregistrement vidéo peut avoir valeur de preuve au même titre qu’un tracé, une mesure, une photo, avant et après.

Traiter les dysfonctions avec un succès relatif, même minime, dans les limites d’actes réalisables au quotidien, reste un défi que chacun peut relever.

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