Dossier
En 2017 à Chicago, un séminaire international réunissant 170 experts sous l’égide de l’American Academy of Periodontology et de la European Federation of Periodontology a établi une nouvelle classification des conditions et maladies parodontales et péri-implantaires. Cette mise à jour de la classification de 1999, rendue nécessaire par l’évolution de la compréhension des maladies, de leurs facteurs de risque et de la réponse du patient, a eu également pour objectif...
En 2017 à Chicago, un séminaire international réunissant 170 experts sous l’égide de l’American Academy of Periodontology et de la European Federation of Periodontology a établi une nouvelle classification des conditions et maladies parodontales et péri-implantaires. Cette mise à jour de la classification de 1999, rendue nécessaire par l’évolution de la compréhension des maladies, de leurs facteurs de risque et de la réponse du patient, a eu également pour objectif d’établir de meilleures définitions des pathologies, utilisables par les cliniciens comme par les chercheurs.
La nouvelle classification introduit des modifications significatives, entre autres la définition des états de santé parodontale et de gingivite, la disparition des parodontites chroniques et agressives au profit d’un modèle avec stades et grades ainsi que la description d’un schéma de pathologies périimplantaires similaires à celui des maladies parodontales.
Missionné par la rédaction de CLINIC, le département de parodontologie de l’UFR Odontologie-Montrouge, fort de ses équipes réparties dans quatre services hospitaliers, a choisi d’illustrer par des cas cliniques les avancées de la classification afin d’en faciliter la compréhension par tous. Nous abordons ainsi, avec l’équipe de Bretonneau autour de Martin Biosse Duplan, le facteur de risque individuel, en discutant de la prise en compte des maladies systémiques sur la perte d’attache parodontale. L’équipe de Charles Foix, encadrée par Marjolaine Gosset, explique les stades et grades des parodontites selon leur sévérité, leur étendue, leur complexité et leur évolution. Elle propose de s’appuyer sur les recommandations cliniques de traitement publiées en 2020.
L’équipe que je dirige à Louis-Mourier présente la classification des récessions, fondée sur la perte d’attache, mais aussi sur l’analyse des conditions mucogingivales et radiculaires, et décrit l’approche de traitement des récessions multiples antérieures. Encadrée par Adrian Brun, l’équipe de Mondor présente la classification des pathologies péri-implantaires et discute de la pertinence de tissu kératinisé autour des implants pour le maintien de la santé péri-implantaire. Enfin, en complément indissociable de la pratique, la recherche clinique, menée à Bretonneau par l’équipe de Dominique Guez, apporte une réflexion sur une approche prédictive des pathologies parodontales à partir de données biocliniques et sur une médecine parodontale personnalisée.
Intégrer la nouvelle classification dans sa pratique, c’est bénéficier de critères plus précis partagés par la communauté scientifique mondiale, qui tiennent compte des données cliniques et de l’évolutivité des pathologies selon l’individu, dans une perspective de traitements et de suivis plus adaptés pour nos patients.