Clinic n° 11 du 01/11/2020

 

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DENTAL ABSTRACTS  

Traduit de Dental Abstracts 2020;65(4) avec l'accord de Mosby, Inc.Traduction Philippe François

Introduction

Ces trois techniques sont souvent décrites, souvent présentées et pourtant peu pratiquées. Elles peuvent pourtant laisser théoriquement présager des solutions relativement simples pour respectivement déplacer coronairement une limite cervicale trop basse à la suite d'une carie ou d'une fracture, réaliser un traitement endodontique à-retro de manière extra-orale de façon plus prédictible ou de compenser un édentement lorsque des techniques plus...


Introduction

Ces trois techniques sont souvent décrites, souvent présentées et pourtant peu pratiquées. Elles peuvent pourtant laisser théoriquement présager des solutions relativement simples pour respectivement déplacer coronairement une limite cervicale trop basse à la suite d'une carie ou d'une fracture, réaliser un traitement endodontique à-retro de manière extra-orale de façon plus prédictible ou de compenser un édentement lorsque des techniques plus « conventionnelles » paraissent ne pas bénéficier du meilleur rapport bénéfice-coût-risque.

L'extrusion chirurgicale consiste à repositionner coronairement une dent dans son alvéole à la suite d'une chirurgie. La réimplantation intentionnelle consiste à avulser délicatement la dent, puis réaliser un traitement endodontique extra-oral adaptée (perforation, résorption ou à-retro) dans un temps restreint avant de la repositionner dans son alvéole. Enfin, l'autotransplantation consiste à extraire et réimplanter dans une autre position une même dent (sur arcade ou inclue).

Matériel et Méthodes 

Ce document est une revue non systématique de la littérature effectuée par des praticiens d'expérience. En partant du constat que ces actes chirurgicaux jouissent d'un nouvel essor ces dernières années, que les protocoles « réactualisés » selon les données acquises de la science sont difficilement disponibles et que le pronostic de ces actes est toujours soumis à débat, les auteurs proposent des protocoles standardisés afin de guider le praticien dans la réalisation et l'évaluation pronostique de ces actes chirurgicaux.

Résultats et discussions

Dans toutes ces thérapeutiques, les auteurs insistent sur la nécessité de réaliser une avulsion de la dent la plus atraumatique possible afin de limiter les risques de résorptions. Elle se fait préférentiellement à l'aide d'un davier plutôt qu'un élévateur. Une compresse peut aussi être positionnée entre le davier et la dent afin de protéger le parodonte.

• Concernant l'imagerie tridimensionnelle : Elle peut offrir au praticien des informations pertinentes sur la possibilité d'avulsion ou non de la dent de façon atraumatique. Dans le cas de l'auto-transplantation elle peut-également permettre de réaliser une réplique de la dent à transplanter afin de limiter le temps s'écoulant entre l'extraction et la réimplantation de la dent.

• Concernant l'antibiothérapie per-opératoire : Il pourrait être utile de réaliser une prescription antibiotique per-opératoire pour maximiser les chances de succès du traitement. Cependant, dans tous les cas, elle ne peut se substituer à la réalisation impérative d'une maintenance parodontale dans une séance antérieure à la réalisation de l'acte chirurgical.

• Concernant le temps extra-oral de la dent extraite : Celui-ci doit être réduit à son strict minimum. Afin de diminuer le risque de nécrose des cellules ligamentaires, la dent doit être conservée au maximum dans une solution humide adaptée (solution saline stérile ou milieu de Hank).

• Concernant l'alvéole d'extraction : Il est recommandé de ne pas la cureter afin de conserver un maximum de cellules saines.

• Concernant les matériaux dentaires utilisés durant ces procédures (ciments, matériaux de restauration, adhésifs) : il est recommandé de faire particulièrement à ne pas les répandre sur la surface radiculaire.

• Concernant la contention de ces dents après réimplantation : Plusieurs techniques sont proposées selon les situations cliniques rencontrées. Dans tous les cas, lorsque cela est possible, il faut privilégier des contentions souples de courte durée et contrôler systématiquement l'occlusion. Une mauvaise stabilité de la dent dans l'alvéole est associée à un risque accru d'échec.

• Concernant les taux de survie à la suite de ces interventions : Lorsque l'ensemble des points précédents (décrits plus exhaustivement dans l'article, intervention par intervention) sont appliqués pour la réalisation de l'un de ces trois actes, de bons taux de survie (70-90 % selon les interventions) peuvent être espérés au long cours.

Pertinence clinique

La bonne connaissance des différents facteurs impliqués dans le succès de ces thérapeutiques permet au praticien de maximiser ses chances de succès mais également au patient d'exprimer son consentement libre et éclairé à la mise en place de ces thérapeutiques.

Ces alternatives doivent donc être plus considérées dans les situations délicates que ce que nous faisons actuellement : elles peuvent donc parfois permettre de repousser l'échéance d'une solution implantaire pour restaurer une dent compromise.