Clinic n° 09 du 01/09/2020

 

Presse internationale

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Marianne LAGARDE  

AHU en Odontologie PédiatriqueTraduit de Dental Abstracts 2019;64(5) avec l'accord de Mosby, IncTraduction Rachel Chau

Contexte

Les enfants éprouvent souvent de l'anxiété dentaire, qui peut être définie comme une réponse émotionnelle cognitive à une expérience ou à un stimulus lié à l'environnement dentaire. Trois facteurs principaux y contribuent: une expérience difficile dans le cabinet dentaire, l'expérience par procuration d'une expérience difficile qu'un parent a eu dans un cadre dentaire, et les traits psychodynamiques et de personnalité de l'enfant. En raison de leur anxiété,...


Contexte

Les enfants éprouvent souvent de l'anxiété dentaire, qui peut être définie comme une réponse émotionnelle cognitive à une expérience ou à un stimulus lié à l'environnement dentaire. Trois facteurs principaux y contribuent: une expérience difficile dans le cabinet dentaire, l'expérience par procuration d'une expérience difficile qu'un parent a eu dans un cadre dentaire, et les traits psychodynamiques et de personnalité de l'enfant. En raison de leur anxiété, les enfants évitent les visites dentaires dans la mesure du possible et peuvent avoir des comportements imprévisibles pendant la visite dentaire, ce qui a un effet négatif sur leur santé bucco-dentaire. Cet effet négatif peut entraîner plus de problèmes, ce qui peut ensuite aggraver l'anxiété dentaire de l'enfant lorsqu'ils sont abordés. Le dentiste joue un rôle clé dans la diminution ou l'élimination de l'anxiété dentaire chez ses patients et dans la promotion de bonnes habitudes d'hygiène orale. L'un des moyens non pharmacologiques pour gérer l'anxiété dentaire est la distraction audiovisuelle. Son efficacité dans la gestion de l'anxiété dentaire des enfants a été évaluée.

Méthodes

Les bases de données PubMed, Cochrane Central Register of Controlled Trials et Embase ont été analysées pour rechercher des essais contrôlés randomisés (ECR) évaluant l'anxiété dentaire, la douleur, le comportement, les signes vitaux et la satisfaction des patients à l'égard de l'utilisation de la distraction audiovisuelle.

Résultats

Neuf études de cohorte répondaient aux critères d'inclusion, toutes incluant de jeunes patients qui avaient déjà reçu un traitement dentaire. Cinq ont utilisé une étude en crossover et 4 étaient des ECR. Au total, elles ont comptabilisé 697 enfants âgés de 3 à 16 ans. Les comparaisons n'ont pas été possible par le fait qu'elles utilisaient de nombreuses échelles différentes pour mesurer l'anxiété. Toutes les preuves étaient de faible qualité.

Une échelle visuelle avec des visages pour évaluer l'anxiété a été utilisée pour comparer l'efficacité de la distraction audiovisuelle à celle des groupes témoins en ce qui concerne la douleur. Bien que plusieurs méta-analyses aient indiqué que les résultats de la distraction audiovisuelle étaient significativement différents des résultats du groupe témoin, les résultats globaux n'ont pas indiqué de différence statistiquement significative entre les 2 approches. Des différences significatives ont été notées dans 6 des 9 études entre la distraction audiovisuelle et les groupes gérés traditionnellement (contrôles) pour le comportement.

Les enfants qui ont eu une distraction audiovisuelle ont eu un comportement qui était significativement meilleur ou ont montré une diminution significative du comportement perturbateur par rapport aux enfants des groupes témoins. Une étude a montré que le groupe ayant reçu des lunettes audiovisuelles avait un meilleur comportement que celui qui avait reçu un iPad pour se distraire.

Une étude n'a trouvé aucune différence significative dans la pression artérielle entre les groupes utilisant une distraction audiovisuelle et les groupes contrôle.

Deux ont fait état de la relation avec la saturation en oxygène du sang, 1 ne trouvant aucune différence significative entre les 2 groupes et 1 citant des différences significatives.

En ce qui concerne le pouls, 6 études ont rapporté des résultats. Deux ont indiqué une réduction significative de la fréquence cardiaque pour le groupe avec la distraction audiovisuelle par rapport aux groupes contrôle, une a indiqué que la fréquence cardiaque moyenne était plus faible lorsque l'iPad était utilisé qu'avec les lunettes audiovisuelles.

Lorsque la satisfaction du patient a été mesurée, 3 des 9 études ont révélé que la majorité des enfants étaient satisfaits des résultats de la distraction audiovisuelle. Parmi les méthodes utilisées, les lunettes vidéo étaient préférées aux lunettes de soleil. De plus, les lunettes vidéo 3D ou l'utilisation d'un iPad ont été préférées pour les futures visites.

Discussion

Parce que l'anxiété dentaire est un problème important pour les enfants nécessitant des soins, les dentistes doivent trouver un moyen pour résoudre le problème qui peut affecter la réalisation de soins dentaires et les futurs comportements en matière d'hygiène dentaire. La distraction audiovisuelle fournit une intervention non pharmacologique qui détourne l'attention du patient des stimuli désagréables. Elle s'est avérée plus efficace que les techniques de distraction traditionnelles basées sur la capacité d'engager l'enfant dans des expériences visuelles et auditives de haute qualité. L'enfant préfère les méthodes qui bloquent les stimuli du monde réel.

Signification clinique

Des différences significatives ont été trouvées dans les niveaux d'anxiété et les outils de mesure utilisés pour quantifier l'anxiété des enfants. Il est donc difficile de comparer les résultats des 9 études identifiées lors de la recherche. Bien que d'autres recherches de haute qualité soient nécessaires pour vérifier les résultats obtenus, il semble que l'utilisation de méthodes de distraction audiovisuelle telles que des lunettes vidéo ou un iPad qui engagent efficacement l'enfant peut permettre au dentiste d'effectuer les soins dentaires nécessaires sans avoir à faire face aux comportements causés par l'anxiété dentaire.