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Journal of Oral Rehabilitation
Traduit de Dental Abstracts 2019;64(5) avec l'accord de Mosby, Inc Traduction Rachel Chau
Le bruxisme est un serrement (clenching) ou un grincement (grinding) répétitif des dents ou un mouvement tonique (bracing) ou de poussée (thrusting) de la mandibule et est souvent signalé par des sujets de la population générale adulte. Il peut survenir pendant le sommeil (bruxisme du sommeil, BS) ou pendant l'éveil (bruxisme de l'éveil, BE). Des effets secondaires négatifs peuvent accompagner le bruxisme, tels que des problèmes dentaires ou des douleurs et...
Le bruxisme est un serrement (clenching) ou un grincement (grinding) répétitif des dents ou un mouvement tonique (bracing) ou de poussée (thrusting) de la mandibule et est souvent signalé par des sujets de la population générale adulte. Il peut survenir pendant le sommeil (bruxisme du sommeil, BS) ou pendant l'éveil (bruxisme de l'éveil, BE). Des effets secondaires négatifs peuvent accompagner le bruxisme, tels que des problèmes dentaires ou des douleurs et dysfonctionnements musculo-squelettiques. Une causalité multifactorielle a été postulée pour le bruxisme, avec des facteurs centraux, tels que les facteurs biologiques, de style de vie et psychologiques, jouant un rôle significatif. Parmi les facteurs psychologiques figurent des émotions telles que le stress et l'anxiété. Ces deux émotions sont généralement associées au bruxisme, mais les associations avec d'autres émotions, telles que la colère et la frustration, ne sont pas encore identifiées. Une enquêtete a été entreprise pour identifier toute association entre les BE et BS autodéclarés et la colère et la frustration.
La méthode choisie pour l'étude était une enquête observationnelle longitudinale. Les 55 participants adultes (âge moyen 28,4 ans) avaient un BE ou BS possible, défini comme un bruxisme autodéclaré à l'aide d'un questionnaire et / ou d'une anamnèse. Chaque participant devait remplir un journal une fois par jour, qui comprenait les échelles numériques (Numeric Rating Scales NRS) pour le niveau de BE ou BS, de détresse, d'anxiété, de colère et de frustration expérimenté. Le journal posait également des questions sur la quantité d'alcool, de cigarettes et de caféine consommée. Chaque semaine, les participants remplissaient également un questionnaire validé pour vérifier si les éléments notés quotidiennement étaient fiables. Les définitions utilisées pour les différentes émotions étaient les suivantes :
• Stress : sensation de tension ou de pression ; les réponses apportées aux stimuli qui perturbent l'équilibre ou la charge d'une personne ou dépassent sa capacité à faire face.
• Anxiété : un sentiment de peur, d'insécurité ou d'incertitude.
• Colère ou hostilité : une forme modérée de rage qui peut être provoquée par la frustration.
• Frustration : sentiment de déception ou de résistance perçue au désir d'une volonté ou à la réalisation d'un objectif.
Les corrélations entre le bruxisme et ces différentes émotions ont été analysées statistiquement.
Les corrélations entre les différentes émotions allaient de la plus élevée entre la colère et la frustration et la plus faible entre l'anxiété et la colère. Toutes étaient significatives. En outre, des corrélations positives significatives ont été trouvées entre les questionnaires hebdomadaires notés et les échelles de cotation quotidiennes pour toutes les variables, à l'exception de certains aspects de la colère.
L'ajout des variables verres d'alcool consommés, nombre de cigarettes fumées et temps de sommeil n'a pas amélioré le modèle statistique, elles ont donc été omises du modèle.
Dans l'ensemble, l'effet de la colère et de la frustration sur le bruxisme s'est avéré faible, mais il variait considérablement entre les participants. Pour certains sujets, la colère a eu un effet majeur sur le BS. Les effets de la détresse et du tabagisme sur le BS et les effets de l'anxiété et de la détresse sur le BE étaient statistiquement significatifs.
Une corrélation mineure et non significative au niveau du groupe a été trouvée entre la colère et la frustration autodéclarées et les possibles BE et BS. Des différences interpersonnelles majeures ont été identifiées. Celles-ci peuvent résulter de différences interpersonnelles générales, mais pourraient également représenter la perception altérée du bruxisme due à des différences de conscience corporelle. Les facteurs qui peuvent influencer les résultats incluent le fait que le diagnostic de bruxisme est basé sur des auto-déclarations, les émotions comme la colère et la frustration sont très similaires et peuvent être difficiles à distinguer de manière précise et répétée par les individus, et que des émotions telles que la détresse et la colère ou la frustration peuvent être co-expérimentées. Ces facteurs peuvent rendre difficile pour les participants de noter correctement ces points quotidiens.
Le style d'adaptation et le centre de contrôle déterminent comment une personne gère le stress et l'anxiété. Ceux qui ont des mécanismes d'adaptation actifs s'efforcent de contrôler la situation, tandis que ceux qui ont des approches plus passives ont tendance à se retirer et à abandonner leur contrôle. En ce qui concerne les stratégies d'adaptation, les individus orientés vers l'extérieur exprimeront leurs sentiments et impliqueront leur environnement social dans la gestion du problème. Ceux qui sont orientés vers l'intérieur ne partageront pas leur problème mais réprimeront. Le stress psychologique provoqué active le système nerveux sympathique, entraînant, entre autres, une respiration rapide et une accélération du rythme cardiaque, une augmentation de la tension musculaire et une augmentation de la pression artérielle. La région orale devient un participant à l'expression ou à la suppression des émotions de l'individu, représentant une porte entre ces stratégies d'adaptation focalisées vers l'extérieur ou vers l'intérieur. Ainsi, le bruxisme peut refléter une tension musculaire accrue dans la région buccale liée à la suppression des émotions.