Presse internationale
Notre sélection
Traduit de Dental Abstracts 2020;65(1) avec l'accord de Mosby, Inc Traduction Rachel Chau
Le monde connaît une augmentation rapide de la prévalence de la carie de la petite enfance (CPE) parmi les pays à revenu faible et intermédiaire, où l'exposition aux sucres a augmenté.
La CPE non traitée peut devenir grave et affecter la santé et le bien-être de l'enfant. La plupart des pays à revenu faible ou intermédiaire manquent de ressources en soins de santé pour traiter leurs enfants, surtout si une anesthésie générale est...
Le monde connaît une augmentation rapide de la prévalence de la carie de la petite enfance (CPE) parmi les pays à revenu faible et intermédiaire, où l'exposition aux sucres a augmenté.
La CPE non traitée peut devenir grave et affecter la santé et le bien-être de l'enfant. La plupart des pays à revenu faible ou intermédiaire manquent de ressources en soins de santé pour traiter leurs enfants, surtout si une anesthésie générale est requise.
La CPE résulte de la combinaison de bactéries acidogènes et de l'exposition aux sucres par l'alimentation, bien qu'un certain nombre d'autres facteurs puissent modifier le risque ultime. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a organisé une consultation d'experts sur l'intervention de santé publique contre la carie de la petite enfance en 2016. L'objectif était de convenir d'un ensemble de recommandations pour un futur plan d'action. Des questions de recherche ont été élaborées pour guider une revue systématique qui rendrait compte des données disponibles concernant l'effet des risques modifiables et des facteurs de protection sur la CPE.
Douze questions liées à l'alimentation du nourrisson, au régime alimentaire, à l'hygiène orale et au fluor ont été élaborées par le groupe d'experts de l'OMS. La population cible était les enfants de moins de 72 mois. Une recherche dans les bases de données Medline, Embase, CINAHL et PubMed a été effectuée pour identifier les études épidémiologiques humaines répondant aux questions. Le plus haut niveau de preuve a été référencé dans la synthèse des preuves et la méta-analyse, lorsque cela était possible. Au total, 137 articles (133 études) publiés ont été inclus dans la revue.
Le niveau de preuve le plus élevé a indiqué que la CPE n'est pas augmentée par un allaitement maternel pendant 24 mois ou moins. Il a été démontré que l'allaitement maternel d'une plus longue durée augmente le risque, mais les preuves sont de faible qualité, bien qu'il s'agisse de la meilleure qualité disponible.
Aucune étude ne proposait de données permettant de comparer le risque de CPE entre les enfants allaités pendant plus d'un an et les enfants ayant reçu du lait de vache. De plus, la poursuite de l'allaitement au-delà de 2 ans ou la consommation de lait de vache comme principale source de lait à partir de l'âge de 2 ans n'a pas pu être comparée.
Les études sur l'impact des sucres ont fourni une faible qualité de preuve indiquant qu'un risque accru de CPE était associé à la consommation de boissons sucrées. Une seule étude a fourni des informations concernant l'impact des sucres dans les aliments complémentaires et a montré un risque accru de développer une CPE avec la consommation de sucre.
Des études portant sur tout lien entre la qualité de l'hygiène bucco-dentaire faite par un parent ou un soignant et le risque de CPE ont révélé que les conditions d'hygiène bucco-dentaire et les habitudes alimentaires entre les repas étaient des déterminants plus puissants de la CPE que l'hygiène orale faite par un parent. Des preuves de qualité moyenne ont montré un avantage de l'éducation à la santé bucco-dentaire pour les soignants. Les niveaux de CPE étaient inférieurs chez les enfants dont les parents avaient suivi une formation en santé bucco-dentaire par rapport à ceux qui n'avaient pas reçu cette formation.
Vivre dans une zone fluorée a montré un effet significatif sur la CPE. De plus, quelques données de qualité moyenne ont indiqué un effet bénéfique de l'exposition au fluor provenant du sel et d'autres données de faible qualité ont indiqué un tel avantage du lait fluoré. Il n'y avait aucune différence dans les niveaux de fluorose entre les enfants qui buvaient de l'eau fluorée et ceux qui étaient exposés à de l'eau non fluorée.
Les meilleures données actuellement disponibles indiquent que l'allaitement maternel jusqu'à l'âge de 2 ans n'augmente pas le risque de CPE par rapport à l'allaitement maternel jusqu'à l'âge de 1 an. Des preuves de faible qualité et limitées montrent que la consommation de sucres ajoutés dans les boissons et dans les aliments augmente le risque de CPE. Des preuves de qualité modérée montrent que la formation des soignants en matière de santé bucco-dentaire et l'exposition à une eau fluorée de manière optimale diminuent le risque de CPE. Peu de données montrent une diminution du risque de CPE lié à la fluoration du sel. Le lait fluoré a également un effet protecteur contre la CPE.
Les preuves fournies par cette revue sont souvent de qualité faible ou limitée pour plusieurs facteurs modifiables du risque de CPE. Une recherche de meilleure qualité, y compris des essais et des études de cohorte bien conçues qui collectent des données et contrôlent les facteurs de confusion pertinents et utilisent des mesures robustes et objectives de l'exposition au risque, est nécessaire.