Clinic n° 12 du 01/12/2019

 

L'événement

Mauvais élève !

La France fait partie des 5 pays les plus mauvais élèves dans le monde en matière de santé bucco-dentaire. C'est en tout cas ce que montre une carte du monde publiée le 20 juillet par The Lancet dans l'article intitulé « Les maladies orales : un défi global de santé publique »(1). Le taux de prévalence mondiale des caries dentaires non traitées dans les dents permanentes y apparaît en effet supérieur à 50 % en France ! Pour établir cette carte, les auteurs ont utilisé des études réalisées entre 1990 et 2010 dans les différents pays. Ils ont actualisé les estimations pour 2017 pour 100 000 habitants de chaque pays via l'outil GBD Compare de l'Institute of Health Metrics and Evaluation. Ils en concluent que l'importance de la carie dentaire non traitée est demeurée relativement inchangée au cours des 30 dernières années dans le monde, contrairement à l'idée très répandue d'une amélioration.

Pour en revenir au cas de la France, la conclusion sur un état de santé bucco-dentaire catastrophique provient en réalité d'une absence d'études nationales depuis de nombreuses années. Les auteurs ont eu pour seules ressources des recherches menées sur des populations éloignées de la santé bucco-dentaire, en univers carcéral, aux urgences à l'hôpital... D'où les conclusions biaisées qui ont ému la communauté scientifique française. The Lancet a assuré qu'elles seraient rectifiées.

Fort heureusement, des réseaux sentinelles comme Recol (Recherche clinique en odontologie libérale) permettront de donner une photographie plus juste de la santé bucco-dentaire en France.

(1) Peres MA, Macpherson LMD, Weyant RJ, Daly B, Venturelli R, Mathur MR, et al. Oral diseases : a global public health challenge. The Lancet 20 juillet 2019;394:249-260.

À quelques semaines de la fin de l'année, les partenaires conventionnels étaient en passe de s'accorder sur l'établissement d'un nouveau devis. Un texte définitif était proposé le 14 novembre à la signature des syndicats. Au moment de mettre sous presse, l'UD avait mandaté ses instances pour signer et il y avait toutes les raisons de penser que les CDF prendraient la même décision. Car les pierres d'achoppement sur lesquelles buttaient les partenaires conventionnels ont été écartées.

En acceptant le principe d'un devis unique accompagné d'une « information » sur l'alternative thérapeutique contenue dans le panier sans reste à charge ou avec reste à charge (RAC) modéré, l'Assurance maladie avait permis en septembre de relancer des discussions qui étaient au point mort depuis plusieurs mois et d'ouvrir les négociations sur un 3e avenant. Et puis, la liberté laissée aux praticiens d'effectuer ou non les actes du panier à RAC zéro a été accueillie avec soulagement par toute la profession. Ceux qui ont délaissé les couronnes métal ne seront donc pas contraints d'y revenir. Un autre obstacle a en partie aussi été levé. Deux des trois colonnes de l'ancien devis détaillant le prix de l'acte prothétique ont disparu. Il suffit désormais de faire figurer le prix de vente à côté des honoraires. Cette présentation « simplifiée » a l'avantage d'être conforme à la loi sur l'information à donner au patient.

« C'est un gros progrès par rapport au précédent devis », s'est félicité Philippe Denoyelle, président de l'UD. Thierry Soulié, président des CDF, apprécie aussi le fait que l'alternative thérapeutique inscrite pour information est « crédible » grâce à un « travail important réalisé depuis des mois ». Un avis que ne partage pas le président de la FSDL, Patrick Solera. Il s'agit pour lui d'une « alternative économique » qui ne dit pas son nom !

Reste qu'il était temps de parvenir à un accord. Dans un mois, la première phase de l'application du 100 % santé avec ses actes plafonnés entre en application. Il était urgent d'avoir un devis à présenter au patient.

Anne-Chantal de Divonne