CFAO
Ce cas clinique simple illustre l'apport de la technologie numérique tant au niveau chirurgical que prothétique permettant au praticien de proposer un plan de traitement prévisible, fiable, rapide et reproductible et ce en toute sécurité pour le patient. La discipline implantaire a été historiquement la première bénéficiaire de la technologie numérique, notamment au travers de la démocratisation des scanners type cone beam au sein des cabinets dentaires...
Ce cas clinique simple illustre l'apport de la technologie numérique tant au niveau chirurgical que prothétique permettant au praticien de proposer un plan de traitement prévisible, fiable, rapide et reproductible et ce en toute sécurité pour le patient. La discipline implantaire a été historiquement la première bénéficiaire de la technologie numérique, notamment au travers de la démocratisation des scanners type cone beam au sein des cabinets dentaires et de l'existence de multiples systèmes de chirurgie guidée.
Une patiente de 54 ans sans antécédents médicaux vient consulter pour un édentement de 46 et 47 avec la présence d'une 48 résiduelle en distal des dents absentes.
La patiente ne souhaite absolument pas de prothèse amovible. Le traitement proposé sera la pose de deux implants par chirurgie guidée et de deux couronnes implanto-portées.
Après une première évaluation de la faisabilité clinique et acceptation du plan de traitement par la patiente nous procéderons à sa réalisation.
Dès la première consultation seront effectuées une tomographie (fig. 1) et des empreintes numériques des arcades maxillaire et mandibulaire (fig. 2 et 3).
Ces données essentielles serviront de base à la planification implantaire future.
Les deux données numériques cone beam et scan d'arcade seront corrélées à l'aide d'un logiciel de planification implantaire (ici le Co diagnostix de Dentalwings). Les deux implants seront positionnés idéalement en considérant les paramètres anatomiques et les axes prothétiques finaux tout en gardant une distance de sécurité par rapport au nerf alvéolaire inférieur.
Le design du guide chirurgical est l'ultime étape de la planification (fig. 4 à 6).
La fabrication du guide chirurgical sera effectuée au laboratoire en résine spécifique (Dental SG de chez Formlabs) à l'aide d'une imprimante 3d type SLA.
Les douilles standardisées que l'on peut voir sur le guide seront placées à la main et permettront d'accueillir une séquence de cuillères chirurgicales fondée sur le principe de tubes gigognes qui guideront les forêts implantaires de diamètres successifs jusqu'à la mise en place guidée de l'implant planifiée grâce à un porte-implant spécifique (fig. 7).
Le temps chirurgical suivra le protocole de chirurgie guidée après la vérification en bouche de la bonne adaptation du guide (fig. 8 et 9).
La 48 résiduelle conservée comme appui distal au guide chirurgical sera extraite en toute fin d'intervention.
Après une cicatrisation de 3 mois et le contrôle clinique et radiologique de la bonne ostéo-intégration des vis implantaires, nous pouvons procéder à la prise d'empreinte numérique pour réaliser les couronnes implanto-portées (fig. 10).
Après la dépose des vis de cicatrisation implantaires, la prise d'empreinte numérique comportera 4 fichiers distincts (maxillaire, gencive mandibulaire, positionnement des scanbodies, mordu) (fig. 11 à 14).
Les fichiers des empreintes sont envoyés chez le prothésiste via une connexion au réseau local. Le laboratoire se trouve au sein même du cabinet, et va concevoir virtuellement les couronnes implanto-portées transvissées sur un logiciel de design (fig. 15 à 19).
Elles seront ensuite usinées en zircone, grattées puis maquillées sans stratification ni impression de modèles support puis assemblées aux piliers implantaires (fig. 20).
Les couronnes seront transvissées sur les implants avec un torque de serrage recommandé après les vérifications cliniques d'usage (adaptation, occlusion dynamique, statique) et après accord de la patiente sur le rendu esthétique et sur le confort des couronnes en bouche (fig. 21).
Le numérique est en marche, il avance à grand pas et façonne le paysage dentaire en modifiant la physionomie de notre profession.
Il est un outil performant offrant au praticien un support de communication incroyable avec son patient mais aussi avec son prothésiste.
Il permet de donner au praticien :
• une sécurité dans la réalisation de ses plans de traitement ;
• une prédictibilité hors paire, que ce soit en prothèse ou en chirurgie implantaire ;
• une conservation des données des plans de traitement ;
• une reproductibilité infaillible d'une morphologie dentaire, d'un sourire...
Bref, cet outil, vous l'aurez compris, va nous accompagner et apporter plus de sérénité, moins de stress dans notre exercice...
Enfin, avec l'arrivée des scanners faciaux, de l'intelligence artificielle, il est fort probable que nous arrivions à créer des avatars proches de la réalité grâce à la compilation de nos données cliniques et des tests sur les différents tissus organiques dans un seul but : soigner mieux en diminuant les aléas thérapeutiques... Vivement demain !