C'est mon avis
Président du COMIDENT
La discussion actuelle du projet de loi de financement de la sécurité sociale et la mise en œuvre du plan « Ma Santé 2022 » nous donnent l'occasion de faire le point sur les carences de notre système de soins bucco-dentaires. Prévention, innovation, sécurité : les axes de progrès sont nombreux et cette situation nous engage. Que nous soyons industriels, professionnels de santé, patients, prothésistes dentaires ou autorités, nous disposons tous, à notre niveau, de...
La discussion actuelle du projet de loi de financement de la sécurité sociale et la mise en œuvre du plan « Ma Santé 2022 » nous donnent l'occasion de faire le point sur les carences de notre système de soins bucco-dentaires. Prévention, innovation, sécurité : les axes de progrès sont nombreux et cette situation nous engage. Que nous soyons industriels, professionnels de santé, patients, prothésistes dentaires ou autorités, nous disposons tous, à notre niveau, de leviers pour en renforcer l'efficacité. L'action collective est donc plus que jamais indispensable.
La France bénéficie d'un système général de santé globalement efficace et équitable. Pourtant, elle témoigne d'un retard significatif sur les questions de prévention : face à nos voisins européens, qui en ont fait la pierre angulaire de leur approche, nous devons investir massivement ce terrain. Rappelons-le : une prise en charge précoce bénéficie aussi bien au patient qu'à nos finances publiques.
L'exclusion de la santé bucco-dentaire du champ d'action de Santé Publique France, organisme de référence sur les questions de prévention, en est l'illustration la plus visible : comment justifier qu'une seule organisation, l'Union française pour la Santé bucco-dentaire, doive endosser ce rôle ?
La révolution numérique engendre des mutations profondes dans les parcours de soins. Les innovations technologiques font évoluer les pratiques dentaires et améliorent la prise en charge du patient. De l'impression 3D à la réalité augmentée, l'odontologie de demain est déjà là.
La France bénéficie d'un tissu dynamique d'innovation, de croissance et de compétitivité, qu'il faut protéger et, au-delà, accompagner dans son développement. Ne l'oublions pas, la plupart des acteurs industriels de notre secteur sont de petite taille. Une complexification trop rapide de la réglementation ainsi que des délais d'accès aux marchés trop longs constituent autant de freins à la diffusion de l'innovation.
L'évolution de l'offre de soins crée un environnement parfois incertain pour les patients : plusieurs scandales ont d'ailleurs altéré la confiance des Français. Que ce soit clairement écrit : la logique économique ne doit jamais primer sur celle de la qualité et de la sécurité des soins.
Les autorités, travaillant de concert avec les professionnels de santé, les prothésistes, les producteurs et distributeurs, doivent se donner les moyens pour répondre aux tentatives d'acteurs peu scrupuleux qui ont fait de la qualité/sécurité des patients une donnée secondaire de leur activité.
Au final, les solutions pour améliorer notre système de soins sont connues et partagées par la grande majorité des acteurs de la santé bucco-dentaire. De nombreuses mesures, comme la délégation de tâches ou l'orientation vers les soins conservateurs, qui pouvaient diviser sont aujourd'hui devenues consensuelles.
Reste à mettre en mouvement cette belle dynamique, et quoi de mieux que l'ADF pour y parvenir !
Un secteur, lorsqu'il est uni et rassemblé, est capable du meilleur. Espérons que cette nouvelle édition du Congrès ADF en sera la démonstration.