Clinic n° 10 du 01/10/2019

 

Avant-première

Gestion des caries profondes, des thérapeutiques de vitalité pulpaire à la restauration fonctionnelle

Responsable scientifique : Stéphane Simon
Intervenants : Nelly Pradelle-Plasse, Frédéric Raux, Philip Tomson, Miguel Marques

Un regain d'intérêt pour la conservation de la vitalité pulpaire est manifeste depuis une dizaine d'années. Les techniques opératoires, plus préservatrices de tissus durs d'une part, et les progrès réalisés dans le...


Gestion des caries profondes, des thérapeutiques de vitalité pulpaire à la restauration fonctionnelle

Responsable scientifique : Stéphane Simon
Intervenants : Nelly Pradelle-Plasse, Frédéric Raux, Philip Tomson, Miguel Marques

Un regain d'intérêt pour la conservation de la vitalité pulpaire est manifeste depuis une dizaine d'années. Les techniques opératoires, plus préservatrices de tissus durs d'une part, et les progrès réalisés dans le domaine de la biologie d'autre part rendent les pronostics de ces traitements conservateurs plus faciles à anticiper, et la reproductibilité plus maîtrisable (fig. 1 à 3).

Si le développement de nouveaux matériaux est largement responsable de ces améliorations cliniques, ces progrès ne seraient rien s'ils n'étaient pas en étroite relation avec ceux faits dans la compréhension des processus biologiques, de la cicatrisation des tissus, et dans l'appréhension de l'état physiopathologique du tissu pulpaire.

Les progrès à faire restent importants, notamment en termes de diagnostic. Le développement de nouveaux dispositifs pour nous permettre de mieux appréhender l'état inflammatoire de la pulpe semble évidemment nécessaire, mais les difficultés inhérentes à la situation particulière et enfermée du tissu ralentissent considérablement ces évolutions pourtant primordiales. Mais ces réflexions nous amènent progressivement à revoir même nos comportements cliniques, notamment pour le diagnostic. C'est ainsi que de la notion binaire réversible/irréversible de l'inflammation pulpaire, une nouvelle classification est récemment apparue, plus en accord avec les notions de gradient thérapeutique.

Si beaucoup de facteurs influencent les résultats immédiats, d'autres concernent davantage les résultats à long terme. Parmi eux, l'étanchéité est particulièrement concernée et l'adhésion des matériaux entre eux joue un rôle important. Enfin, si les résultats esthétiques et fonctionnels immédiats sont relativement faciles à appréhender, qu'en est-il de cette évaluation à long terme ?

Ce sont tous ces points que nous aborderons dans cette séance, pour essayer de rédiger l'histoire de la pulpe vivante des années 2020, que chaque participant pourra mettre en musique dès le lendemain dans son exercice d'omnipratique.

Pour organiser cette partition musicale, quatre intervenants, tous experts dans leur domaine, ont été invités à venir partager leur point de vue et leurs connaissances sur une partie du sujet. Mises bout à bout, ces quatre partitions constitueront une œuvre musicale que chaque participant pourra utiliser pour repartir confiant dans l'indication et la mise en pratique de ces procédures dans son exercice professionnel.

Partition 1. Le diagnostic pulpaire en situation réelle Philipp Thomson

Philipp Thomson est senior lecturer à l'université de Birmingham (GB) et consultant au Dental Hospital of Birmingham. Il a fait partie du groupe de travail qui a récemment publié la nouvelle nomenclature diagnostic, pour mieux appréhender le degré des pathologies pulpaires et les corréler aux approches techniques et cliniques préservatrices, dans un concept de gradient thérapeutique. Après avoir fait un état des lieux des dispositifs disponibles pour cette étape de diagnostic, mais également des limites que nous rencontrons au quotidien, il expliquera pourquoi la dichotomie réversible/irréversible n'est plus suffisante pour considérer le diagnostic pulpaire. D'une approche simpliste (et finalement peu fiable), les choses évoluent vers une considération plus complète (pour ne pas dire complexe) du diagnostic afin de le rendre plus crédible et en accord avec nos attentes cliniques.

Partition 2. Quelle technique et quel taux de succès pour le coiffage pulpaire Miguel Marques

Miguel Marques est endodontiste à Amsterdam. Pendant toute sa formation post-universitaire à l'université d'ACTA (Amsterdam), il s'est intéressé à la protection pulpaire et en a fait son projet de recherche de fin d'études. Il est l'auteur d'une publication princeps sur le pronostic de ces thérapeutiques. Cette année, il viendra nous présenter cette étude et nous expliquer comment, à partir de ses résultats et donc de sa propre expérience, il sélectionne les cas cliniques pour lesquels il préfère réaliser un coiffage pulpaire plutôt qu'un traitement canalaire. Il abordera dans un second temps la technique utilisée, et discutera du choix du matériau à utiliser. De nombreux produits ont fait récemment leur apparition sur le marché, et il devient difficile de faire un choix. Espérons que les conseils du Dr Marques pourront vous aider à orienter votre sélection !

Partition 3. L'importance de l'interface pour la restauration de la dent traitée Nelly Pradelle-Plasse

Un des critères de succès des traitements de conservation de la vitalité pulpaire reste l'étanchéité coronaire. Un des talons d'Achille des restaurations coronaires se trouve dans les interfaces – interface dent/matériau et interface matériau/matériau.

Les ciments hydrauliques et les composites ont des résistances intrinsèques qui leur confèrent une durée de vie supérieure à celle de la dent elle-même. À part quelques risques de fracture du matériau, la zone la plus sensible aux infiltrations de fluides et bactériennes sont les zones d'interaction – les zones de collage. Autant optimiser les interfaces de collage sur la dent devient de plus en plus maîtrisable, autant la jonction entre résine composite et ciment hydraulique demeure un point de discussion.

Grâce à son expertise non contestable dans le domaine de l'interface, Nelly Pradelle-Plasse fera le point d'une part sur la littérature, et d'autre part sur l'expérience de son équipe sur le sujet. Son rôle de modération nous permettra de connaître et comprendre ces éventuelles faiblesses et de voir comment, cliniquement, elles peuvent être gérées, contournées, voire éliminées : d'abord en sélectionnant les matériaux les plus adaptés, et ensuite en connaissant les points incontournables à respecter pour obtenir des résultats pérennes.

Partition 4 et final symphonique. La restauration coronaire Frédéric Raux

Bien qu'il se soit illustré ces dernières années au congrès de l'ADF dans une défense sans vergogne pour l'intérêt des tenons dans les reconstitutions corono-radiculaires, il ne faut pas oublier que le Dr Frédéric Raux demeure l'un des experts français incontestés du collage sur la dent. Tous ceux qui ont assisté aux formations qu'il dirige (« les batailles des adhésifs ») ont été sensibilisés à la place des protocoles opératoires, finalement plus importants que le choix de l'adhésif lui-même.

En final de cette session, Frédéric Raux interviendra donc sur la restauration coronaire de la dent présentant une carie profonde après traitement (ou non) de la pulpe. Il discutera également de l'impact économique que peut avoir une mauvaise gestion de cette étape.

En conclusion, une session complète, faisant intervenir divers experts travaillant dans ce que l'on pourrait considérer à première vue comme des « niches ».

Fidèle au dicton « l'union fait la force », cette séance aura pour objectif de réunir ces virtuoses afin d'écrire une partition claire et compréhensible, que chacun pourra mettre en œuvre dès le lendemain dans son cabinet pour y jouer son propre concert. Pour faire partie de l'orchestre, rejoignez-nous le samedi 30 novembre, de 9 heures à midi pour votre séance DPC de l'année.

Thématique (DPC) E105

DPC 13281900011

Gestion des caries profondes, des thérapeutiques de vitalité pulpaire à la restauration fonctionnelle

Samedi 30 novembre 2019, 9 heures/12 heures

Séance en interprétation simultanée français/anglais

Responsable scientifique : Stéphane Simon

Objectifs :

• Savoir indiquer une thérapeutique de vitalité pulpaire.

• Savoir mettre en œuvre une thérapeutique de vitalité pulpaire.

• Savoir quel matériau utiliser en complément des ciments silicates pour la restauration sus-jacente.

• Évaluer la pérennité des restaurations.

Intervenants : Philip Tomson, Miguel Marques, Nelly Pradelle-Plasse, Frédéric Raux