Clinic n° 09 du 01/09/2019

 

L'événement

Fluor, où en est-on ?

L'utilisation du fluor se retrouve régulièrement au cœur de polémiques. De plus en plus d'informations non fondées circulent sur les réseaux sociaux et remettent en cause l'expertise scientifique sur l'effet de l'apport en fluor. Et finalement, les détracteurs du fluor éloignent le grand public d'un élément clé pour le maintien en bonne santé du capital dentaire. Il s'avère que, même dans la profession, des praticiens sous-estiment l'impact du fluor et n'insistent pas sur son importance auprès de leurs patients pour favoriser la prévention des lésions carieuses.

« Il est important de rétablir les faits, basés sur des résultats d'études scientifiques validées, pour combattre les idées reçues et permettre l'adoption de comportements favorables à sa santé », estime Sophie Dartevelle, présidente de l'UFSBD.

Il est peut-être aussi temps pour l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) de réviser ses positions sur le fluor. Car la France fait figure d'exception parmi ses voisins. Tous ont évolué ces dernières années sur ce sujet.

« Fluor et prévention, rétablissons les faits ! », c'est donc le thème choisi par l'UFSBD pour son XXe colloque de santé publique(1), le 4 octobre prochain. Il se tiendra au ministère de la Santé. Un signe fort. Car le fluor est aussi maltraité que les vaccins sur les réseaux sociaux. Et l'on sait que le ministère mène un combat contre les fake news.

ACD

(1) Inscription gratuite obligatoire sur le site www.ufsbd.fr

Après la pause estivale, c'est la reprise des dossiers en cours. Sauf saisine du Conseil constitutionnel, le projet de loi relatif à l'organisation et à la transformation du système de santé devait être promulgué pendant l'été, ouvrant la voie à une réforme de l'accès aux études de santé, à la création d'un espace numérique en santé, à la recertification des professions de santé, à la création d'hôpitaux de proximité... Il s'agit maintenant d'enclencher rapidement les réformes, et en particulier le nouvel accès aux études de santé. Car la PACES sera supprimée en 2020. Un projet de décret envisage trois parcours de formation possibles : une licence, un diplôme d'auxiliaire médical obtenu après 3 ans de formation, ou encore une année de formation spécifique aux quatre filières de santé.

La question des retraites va aussi occuper cette rentrée.

Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, a rendu sa copie le 18 juillet, après une longue phase de concertation. Ses recommandations sont censées inspirer un projet de loi attendu en Conseil des ministres en fin d'année. Mais, compte tenu du caractère potentiellement explosif de cette réforme, l'examen au Parlement ne devrait intervenir qu'après les municipales de mars 2020. Du côté des libéraux, le projet actuel inquiète et chacun fourbit armes et arguments. La caisse de retraite des chirurgiens-dentistes, associée à plusieurs autres caisses, propose un scénario alternatif à trois étages, qui permettrait de 3conserver des régimes complémentaires autonomes.

Cette rentrée sera aussi marquée par la reprise des négociations sur un avenant créant un nouveau devis conventionnel. Les partenaires se sont quittés sans avoir trouvé un accord sur ce document qui cristallise beaucoup d'attentes et d'appréhensions.

Les syndicats dentaires se satisferaient d'une version simplifiée du modèle actuel, tandis que les financeurs prônent une solution plus contraignante, avec obligation d'inscrire une « solution alternative » RAC 0 ou RAC modéré.

À suivre.

Anne-Chantal de Divonne