UNPPD
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À quelques jours de l'ouverture de son congrès les 20 et 21 juin au Corum de Montpellier, l'Union nationale patronale des prothésistes dentaires – UNPPD – multiplie les alertes sur l'avenir de la prothèse française. Les prothésistes demandent aux chirurgiens-dentistes de respecter la traçabilité des dispositifs médicaux.
Les partenaires conventionnels ont fait le « le choix du prix plutôt que de la qualité » dans la nouvelle convention, regrette l'UNPPD qui craint que ce choix n'oriente le marché vers la prothèse d'importation et mette en péril la prothèse française. L'Union patronale évalue à 20 % la part des prothèses d'importation posées en France, principalement fabriquées en Asie, sur un marché total de 11 millions de prothèses.
L'UNPPD explique que les prothèses d'importation sont bien soumises aux règles de l'UE et au code de la Santé Publique mais qu'il n'est pas possible de contrôler les matériaux. Et que ces prothèses d'importation ne font l'objet d'aucun contrôle sanitaire. Et que, en conséquence, la prothèse d'importation « ne présente pas les mêmes garanties qu'une prothèse dentaire française ».
L'union patronale interpelle les chirurgiens-dentistes sur la traçabilité des dispositifs médicaux qui n'est « pas toujours respectée ». Selon l'arrêté du 30 mai 2018, lorsqu'un acte inclut la fourniture d'un dispositif médical sur mesure, le chirurgien-dentiste doit remettre au patient un document contenant le nom et l'adresse du fabricant ou le nom et l'adresse de son mandataire si le fabricant n'a pas de siège social dans l'UE. Le professionnel de santé, ici le chirurgien-dentiste, doit dorénavant remettre aux patients la déclaration de conformité du dispositif médical sur mesure. Cette étape est importante pour les prothésistes car, avec ce document, les patients peuvent choisir leur prothèse « en toute connaissance de cause » .
Encore faut-il qu'ils soient attentifs à la qualité et à la provenance de leurs prothèses dentaires ! Pour faire mieux connaître le métier de prothésiste, la Fédération européenne des patrons prothésistes dentaires en Europe organise le 7 juin 2019 une journée portes ouvertes des laboratoires.
« Ce débat sur l'origine de la prothèse n'est pas nouveau, en tout cas, il n'est pas né de la nouvelle convention », remarque Thierry Soulié, président des CDF, qui rappelle que l'origine européenne de la prothèse doit être inscrite sur le devis.
Mais « ce n'est pas l'inscription de l'origine française de la prothèse qui règlerait le problème de l'importation des prothèses, note-t-il. Ce que veut le patient c'est que sa prothèse soit conforme. Et ce qui l'intéresse, c'est la notion de reste à charge. Ensuite, à qualité égale, la provenance lui importe peu », remarque le responsable syndical, tout en se disant personnellement « favorable à la prothèse de proximité parce que c'est tellement plus commode d'avoir son prothésiste à proximité, avec lequel on peut dialoguer »!