L'événement
Notre système immunitaire peut aussi être responsable de caries. Une étude menée par la faculté de médecine dentaire de Toronto(1) au Canada montre que le système de défense de l'organisme pourrait contribuer à la création de caries et à l'échec d'obturations. À l'origine de cet effet inattendu, les chercheurs pointent les neutrophiles.
Comment agissent-ils ? Lors d'une attaque bactérienne de la cavité buccale, le corps envoie les neutrophiles vers la bouche pour contre-attaquer et détruire l'envahisseur. Les neutrophiles affluent dans la sphère buccale par les gencives. Malheureusement, ils ne font pas que détruire les bactéries ; ils portent aussi atteinte à l'environnement proche des bactéries.
À eux seuls, les neutrophiles n'ont pas la capacité d'endommager les dents, précise Yoav Finer, l'un des auteurs de l'étude. « Ils n'ont pas d'acide ; ils ne peuvent donc pas faire grand chose sur la minéralisation des structures dentaires ». Le dommage a lieu lorsque les neutrophiles s'en prennent aux bactéries qui, elles, produisent des acides à l'origine de la déminéralisation de la dent sur laquelle elles sont installées. C'est l'association des enzymes de l'attaquant et de l'attaqué qui agresse la dentine et altère les composites.
Cette étude ouvre de nouvelles voies de recherche, notamment sur des matériaux d'obturation qui soient plus résistants.
ACD(1) L'étude « Human neutrophils degrade methacrylate resin composites and tooth dentin » a été publiée au mois d'avril dans la revue biomédicale Acta Biomateriala.
La nouvelle convention prévoit que, lorsqu'un praticien propose un acte avec un reste à charge, le devis doit aussi présenter « une alternative sans reste à charge ou à défaut avec un reste à charge maîtrisé ». Un groupe de travail s'est donc réuni à plusieurs reprises pour bâtir un nouveau devis qui prenne en compte cette alternative. Mais les partenaires conventionnels peinent à s'entendre sur ce document. « Les négociations buttent sur les exigences de l'Assurance maladie et des complémentaires », s'agasse Thierry Soulié, le président des CDF.
Craignant que les chirurgiens-dentistes évitent de proposer le panier sans reste à charge, l'Assurance maladie défend une formule qui promeut le panier RAC0. Au grand dam des deux responsables syndicaux. « Qu'on laisse la liberté au praticien de proposer le plan de traitement qui soit adapté au patient », s'exclame Philippe Denoyelle. Le président de l'UD note au passage qu'il n'a « aucune inquiétude sur le succès du panier RAC0 ». Une file d'attente de patients intéressés commence déjà à se constituer dans son cabinet. « On ne fera pas passer l'alternative économique avant l'alternative thérapeutique. Ce n'est ni l'intérêt du patient ni celui du praticien », tranche Thierry Soulié.
L'Assurance maladie tient à inscrire le prix de la prothèse sur le devis. Voilà un vieux débat qui ressurgit ! Les syndicats espéraient pourtant l'avoir définitivement relégué aux oubliettes. Pourquoi en effet afficher cette information alors que des paniers à reste à charge modéré et nul ont été instaurés ?
Et puis, une question reste encore en suspens. Que se passe-t-il quand l'acte proposé dans le devis alternatif ne fait pas partie de la panoplie des actes pratiqués par le chirurgien-dentiste ? « Il faut être clair sur le fait que le praticien n'est pas obligé de le réaliser », demande Philippe Denoyelle.
À suivre.
Anne-Chantal de Divonne