Une étude de la Drees montre que 58 % des bénéficiaires d'une complémentaire santé sont associés à un réseau de soins dentaire.
En 2016, un tiers des organismes complémentaires étaient liés à au moins un réseau de soins dentaires. Cette part a progressé de 7 points par rapport à 2014. Dans le détail, les deux tiers des sociétés d'assurances (64 %) et la moitié des institutions de prévoyance (50 %) étaient liés à un réseau de soins dentaire, contre un quart des mutuelles. Si les mutuelles constituent comparativement peu de réseaux, celles qui en ont créé sont les plus importantes. Ainsi, 52 % des adhérents mutualistes sont couverts par un organisme lié à un réseau dentaire, contre 70 % pour les institutions de prévoyance et 58 % pour les sociétés d'assurances. Au total, 58 % des bénéficiaires d'une complémentaire santé sont couverts par un organisme lié à un réseau. À noter que l'étude ne distingue pas les réseaux ouverts – dans lesquels tout professionnel voulant intégrer le réseau et acceptant les conditions du cahier des charges est conventionné – des réseaux fermés – dans lesquels les complémentaires décident les candidatures de professionnels qui sont retenues.
Dans ces réseaux, les remboursements sont plus élevés pour un nombre significatif de contrats. En 2016, 35 % des assurés liés à un réseau dentaire disposent de garanties plus intéressantes que hors réseau. L'écart entre les garanties maximales dans le réseau et hors réseau est en moyenne de 200 euros pour les prothèses dentaires. Néanmoins, note la Drees, le fait de passer ou non par un réseau peut conduire l'assuré à modifier son comportement de consommation. Un remboursement plus élevé peut en effet l'encourager à choisir une prestation de meilleure qualité. Les différences de garantie ne se traduisent donc pas nécessairement par une baisse équivalente du reste à charge.
S'agissant de l'effet des « tarifs négociés » entre complémentaires et professionnels de santé, la Drees conclut que « les données disponibles n'ont pas permis à ce jour d`établir que l`adhésion à un réseau conduit les dentistes ou les opticiens à baisser leurs prix et donc d`estimer un ``effet réseau'' sur les prix ».
Les mutuelles sont les acteurs principaux du marché des complémentaires santé, avec 73 % des organismes (346 mutuelles) rassemblant 51 % de part de marché (18,3 milliards). Il faut cependant noter que la généralisation de la complémentaire santé d'entreprise effective en 2016 a conduit à un transfert des contrats individuels vers les contrats collectifs qui a davantage bénéficié aux sociétés d'assurance. Le chiffre d'affaires des contrats collectifs des sociétés d'assurances a augmenté de 22,3 % entre 2015 et 2017 alors que la hausse était de 9 % pour les sociétés de prévoyance et de 3,1 % pour les mutuelles.
Les complémentaires financent 13,2 % de la consommation de biens et soins médicaux. Les trois familles (mutuelles, assureurs et sociétés de prévoyance) ont collecté 35,9 milliards d'euros au titre de la complémentaire santé et versé 28,3 milliards de prestations. En 2017, 21 % des cotisations hors taxes sont consacrées aux charges de fonctionnement de ces organismes et 79 % sont reversés sous forme de prestation.
Malgré les différents dispositifs encourageant l'adhésion à une complémentaire, la part des personnes non couvertes par une complémentaire santé approche 5 %. Ce sont principalement des personnes à faible revenu, des travailleurs précaires, des chômeurs ou des inactifs.
Il existe 474 organismes pratiquant une activité d'assurance santé en 2017, dont 346 mutuelles, 103 sociétés d'assurance et 25 institutions de prévoyance. Fusions et absorptions ont entraîné un vaste mouvement de concentration depuis de nombreuses années qui est toujours à l'œuvre. En 2001, il y avait 1702 organismes. De nombreux organismes s'associent aussi par le biais de groupes qui permettent à leurs membres de nouer des solidarités financières et de coordonner leurs stratégies. Il en existe 50.