Clinic n° 05 du 01/05/2019

 

L'événement

Des implants imprimés en 3D

Avec le vieillissement de la population, l'optimisation des dispositifs implantables est devenue un enjeu de santé publique.

Des chercheurs ont identifié trois défis à relever : l'allongement de la durée de vie de l'implant, la diminution des risques pendant l'intervention chirurgicale et l'amélioration de la croissance osseuse de l'implant. Avec, comme objectif, le rétablissement total de la mastication.

Pour relever ces défis, les chercheurs de l'Institut Jean Lamour et du Laboratoire d'Étude des microstructures et des mécaniques des matériaux (LEM3 – CNRS) de l'Université de Lorraine et des Arts et Métiers ParisTech explorent la solution des implants sur mesure dits « implants anatomiques » intra-osseux et extra-osseux en titane-niobium, conçus et fabriqués à partir d'une imprimante 3D. La caractéristique majeure de ce matériau développé et mis au point par le LEM3 est son module d'élasticité très proche de celui de l'os. Il devrait ainsi permettre une diminution des contraintes dans l'os péri-implanté et se rapprocher des contraintes dites physiologiques. L'avancement des recherches permet de penser qu'un prototype imprimé sur des imprimantes 3D pourrait être disponible d'ici la fin de l'année.

Ce projet baptisé « Implant », qui durera 3 ans, est piloté par le chercheur à l'Institut Jean Lamour et ancien doyen de la faculté de Lorraine, Pierre Bravetti.

ACD

Ces dernières semaines ont été riches en débats importants pour le système de santé. Prenons le Grand Débat national suscité par la crise des gilets jaunes. La santé ne faisait pas partie des grands thèmes officiels (fiscalité et dépenses publiques, organisation de l'État et service public, démocratie et citoyenneté, transition écologique). Elle s'est pourtant invitée. La création de bus de santé, la formation des professionnels contre le refus de soins, le financement par l'État de pôles de santé en zones rurales et la contrainte à l'installation figurent parmi les demandes issues des débats pour permettre un accès aux soins à tous. On saura dans les prochaines semaines la façon dont l'exécutif y répondra concrètement.

Plus d'Europe ? Moins d'Europe ? L'Europe autrement ? Les thèses s'affrontent à l'approche de l'élection des 75 eurodéputés français au Parlement européen. La politique de santé est-elle du ressort de l'Europe ? Les pays – dont la France – dans lesquels les personnes pensent que le système de santé les protège bien sont aussi les pays qui font le moins confiance à l'UE pour l'améliorer(1). En revanche, la santé environnementale est un sujet fédérateur pour 83 % des Européens qui souhaitent davantage d'interventions de l'UE dans ce domaine. On connaîtra le 26 mai les nouvelles tendances politiques du Parlement.

La réforme des retraites telle que l'envisage aujourd'hui le haut commissaire à la réforme des retraites Jean-Paul Delevoye suscite l'inquiétude des libéraux. La création d'un « régime universel » voulu par le chef de l'État évolue vers un « régime unique » qui ferait disparaître les régimes complémentaires et leurs réserves. La CARCDSF se prépare, avec d'autres caisses de retraite, à défendre un scénario alternatif.

Enfin, sans remettre en question le paiement à l'acte, l'assurance maladie veut promouvoir des rémunérations forfaitaires ou sur objectifs pour, dit-elle, avoir une action sur la qualité et l'organisation des soins. Sujet ô combien sensible ! En dentaire, un projet d'expérimentation de prévention globale des patients avec un paiement au forfait est en discussion avec les financeurs. Ce serait une grande première !

Anne-Chantal de Divonne

(1) Étude d'opinion sur les attentes en matière de santé réalisée du 27 février au 8 mars dans 7 pays européens par Harris Interactive pour la Mutualité française.