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L'essentiel
Quelques études biomécaniques ont suggéré que la solidarisation entre elles des restaurations fixées implantaires favorise la répartition des charges entre les divers composants de la réhabilitation et réduit les contraintes sur l'os cortical, tandis que la non-solidarisation facilite l'hygiène, offre une meilleure passivité de l'armature et permet d'obtenir de meilleurs contours cervicaux. Les cliniciens qui espèrent trouver une réponse claire dans la littérature scientifique...
Quelques études biomécaniques ont suggéré que la solidarisation entre elles des restaurations fixées implantaires favorise la répartition des charges entre les divers composants de la réhabilitation et réduit les contraintes sur l'os cortical, tandis que la non-solidarisation facilite l'hygiène, offre une meilleure passivité de l'armature et permet d'obtenir de meilleurs contours cervicaux. Les cliniciens qui espèrent trouver une réponse claire dans la littérature scientifique concernant le choix de la technique la plus appropriée, entre solidarisation et non-solidarisation d'implants, n'y trouvent que des résultats contradictoires. Le but de cette revue systématique et de cette méta-analyse est d'évaluer la perte osseuse marginale, le taux de survie des implants et les complications prothétiques des restaurations implantaires solidarisées ou non.
Cette étude a été conçue selon les critères de Cochrane utilisés pour l'élaboration d'une revue de littérature systématique et d'une méta-analyse. Elle a aussi adopté la méthode PRISMA qui améliore la manière de rapporter les revues systématiques. En outre, cette revue a été enregistrée auprès du Registre international des revues systématiques (PROSPERO). Une recherche électronique d'articles dans les bases de données de PubMed/MEDLINE, Cochrane Library et Scopus, a été effectuée jusqu'en novembre 2017. La méta-analyse est basée sur la méthode de Mantel-Haenszel et celle de la variance inverse pour évaluer la perte d'os marginal, le taux de survie des implants et les complications prothétiques des restaurations implantaires solidarisées ou non solidarisées.
La recherche dans les bases de données n'a sélectionné finalement que 19 études. Elles concernent 2 185 patients porteurs de 4 215 implants au total, dont 2 768 solidarisés et 1 447 non solidarisés. Concernant les taux de perte d'os marginal, l'analyse quantitative ne trouve pas de différence significative entre les implants solidarisés et les implants non solidarisés. Concernant les taux de survie, l'analyse quantitative montre qu'ils sont supérieurs pour les restaurations solidarisées. Les études analysées rapportent la perte de 75 implants dont 24 étaient solidarisés et 51 non solidarisés. Enfin, concernant les complications prothétiques (principalement l'écaillage de la céramique et la perte de vis), l'analyse quantitative ne trouve pas de différence significative entre les deux conceptions.
La décision de solidariser ou pas les restaurations implantaires adjacentes se prend généralement à la phase de planification du traitement. Mais les preuves cliniques disponibles ne sont pas assez nombreuses pour aider les cliniciens dans leur choix. Cette revue de la littérature a pour but d'aider les cliniciens à définir un plan de traitement rationnel. Dans les limites de cette revue systématique et de cette méta-analyse, les résultats indiquent qu'il n'existe pas de différence entre les taux de perte d'os marginal et de complications prothétiques (écaillage de la céramique, perte de vis) observés parmi les restaurations solidarisées et ceux observés parmi celles non solidarisées, particulièrement dans les secteurs postérieurs. Toutefois, les restaurations solidarisées sont associées à un taux inférieur d'échecs implantaires. Les études analysées dans cette revue suggèrent donc que les restaurations solidarisées offrent une plus grande marge de sécurité concernant la survie d'implants.