4 assistant(e)s dentaires, 4 pratiques autour du patient

Philippe Coste, le choix de l'hypnose

Philippe Coste, 59 ans, est assistant dentaire depuis deux ans. Une reconversion. Une « envie de changer d'activité », explique cet omnipraticien devenu l'assistant de son épouse qui exerce dans le même cabinet. Son intérêt pour la pratique de l'hypnose a été moteur dans cette reconversion. « C'est en grande partie ce qui me plaît dans ce métier», reconnaît celui qui avait commencé à recourir à l'hypnose lorsqu'il exerçait, « pour travailler différemment ». Aujourd'hui, déchargé de l'acte technique, il est « plus dans l'accompagnement ». C'est un travail d'équipe avec le praticien, « je le libère pour l'acte à réaliser. Je lui indique les créneaux pendant lesquels il peut intervenir » explique Philippe Coste qui utilise aussi l'hypnose auprès des autres praticiens du cabinet. « Une séance sous hypnose permet de gagner du temps parce qu'il s'agit souvent d'actes qui ne seraient pas ou difficilement réalisables et, surtout, on améliore les relations avec les patients et on rassure les accompagnants ».

Une marque du cabinet

La pratique de l'hypnose insufflée à l'origine par Catherine Martin, orthodontiste dans le cabinet et devenue formatrice à l'hypnose, a gagné les praticiens et assistants du cabinet qui aujourd'hui se forment tous. Aurélie, 37 ans, assistante dentaire en contrat de professionnalisation depuis un an, vient de suivre une session de formation de 5 jours. Dans son école, « on est étonné et curieux de connaître les résultats ». En revanche, d'après elle, les patients n'interrogent pas beaucoup sur cette originalité de prise en charge. « Cela leur paraît naturel car nous pratiquons tous un peu ici, il n'y a pas de grosses surprises. Et comme ils voient que tout se passe bien, ils sont ravis ».

Muriel Garrier et Isabelle Allirol, au fauteuil et à l'accueil

Si les deux assistantes s'occupent dans le même cabinet de patients sur lesquels sont pratiqués des actes d'implantologie, leurs rôles au fauteuil et à l'accueil « n'ont rien à voir».

Un BTS de biotechnologies en poche, Isabelle Allirol comptait s'orienter vers la recherche quand elle est attirée par une petite annonce pour un poste d'assistante dentaire. « Mes connaissances en bactériologie ont été le petit plus » qui a intéressé le Dr Peyraverney. Il développait la parodontologie et se tournait aussi vers l'implantologie. C'était il y a 23 ans. Depuis, Isabelle Allirol travaille au fauteuil à 4 mains. « Je partage le temps de travail avec une autre assistante et nous sommes en binôme les jours de chirurgie », explique-t-elle. Sa satisfaction de pouvoir « aller au fond des choses » en chirurgie n'aurait « pas été possible » s'il fallait aussi gérer la partie administrative.

Muriel Garrier est entrée il y a 28 ans après une licence AES. Elle s'occupe aujourd'hui de l'organisation et de la communication. « Il y avait un réel besoin d'une prise en charge relationnelle et administrative des patients, de tout ce qui gravite autour de l'acte implantaire, hormis la partie clinique » explique l'assistante qui a désormais « un rapport complètement différent au patient. Je suis dans le dialogue, la psychologie, il faut rassurer. Parfois les patients préfèrent discuter avec l'assistante plutôt qu'avec le docteur. Je relaie l'information ». Muriel Garrier apprécie « l'intensité de l'activité, la diversité des tâches et les relations très enrichissantes avec des patients souvent de longue date ». Elle met en avant l'importance du rôle du Dr Peyraverney dans le bien-être au cabinet. « Très ouvert et constructif, il nous investit dans tous ses projets et nous demande notre avis. Dans le huis clos d'un cabinet dentaire, le bien-être au travail est essentiel » conclut-elle.

Jouant sur leur complémentarité autour du patient, les deux assistantes forment depuis 10 ans des consœurs et se sont aussi lancées dans l'écriture d'un livre, à 4 mains*.

* Allirol I, Garrier M. Rôle et responsabilités de l'assistante dentaire en chirurgie implantaire. Publication en juin 2019, Editions CdP.