De bouche à oreille
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Notre profession évolue très vite, ce qui rend la formation continue d'autant plus indispensable. Outre le plaisir qu'il y a à se remettre sans cesse en question, découvrir de nouvelles techniques qui permettent bien souvent d'améliorer nos soins ou de soigner des pathologies jusque-là irrémédiables, le maintien de nos connaissances est obligatoire, comme le précise l'article R. 4127-214 de notre code de déontologie. Ce dernier point mériterait d'ailleurs d'être plus...
Notre profession évolue très vite, ce qui rend la formation continue d'autant plus indispensable. Outre le plaisir qu'il y a à se remettre sans cesse en question, découvrir de nouvelles techniques qui permettent bien souvent d'améliorer nos soins ou de soigner des pathologies jusque-là irrémédiables, le maintien de nos connaissances est obligatoire, comme le précise l'article R. 4127-214 de notre code de déontologie. Ce dernier point mériterait d'ailleurs d'être plus souvent rappelé tant il est vrai que l'abandon de notre système de formation continue par points, mis en place par les confrères dans les années 2000, a conduit à des interprétations erronées et à une attitude plus désinvolte de la profession lorsque l'administration a voulu s'en mêler en créant le DPC. Quoiqu'il en soit, de nombreux confrères continuent de se former avec plaisir, parfois avec la même passion tout au long de leur carrière.
Mais voilà, nous sommes plus de 40 000 chirurgiens-dentistes en France en 2019. Sur ce nombre, une petite partie a choisi de pratiquer une dentisterie spécialisée, souvent très technique et nécessitant un outillage important pour des résultats impressionnants. Et ce, que l'on parle de chirurgie, d'esthétique et de prothèse. Avec bien sûr pour corollaire des honoraires à la mesure de leur savoir-faire, souvent peu pris en charge par les organismes sociaux. Cette élite de la profession, autant par passion que par envie de transmettre un certain savoir-faire donne régulièrement des conférences afin de nous faire découvrir ce qu'il est possible de faire en dentisterie au XXIe siècle. Seulement voilà : leurs propos, pour impressionnants qu'ils soient, ne rencontrent que peu d'échos parmi la majorité des confrères demandeurs de savoir, car ils sont parfois trop déconnectés de la réalité quotidienne. Nous en sommes rendus à un stade où, lorsque l'on anime une structure de formation continue (ONFOC), il devient presqu'impossible de trouver des formateurs capables de parler simplement de techniques applicables dans nos cabinets, justes remises au goût du jour. Un endodontiste ne saura plus nous décrire qu'un exercice sous digue et microscope, un parodontiste utilisera en quantité des matériaux de comblement, un prothésiste parlera seulement de céramocéramiques collées et de facettes pelliculaires, voire de reconstructions totales collées...
Toutes ces techniques sont inapplicables telles quelles dans un cabinet dentaire moyen et par des confrères qui ne veulent que mieux soigner TOUS leurs patients. Impossible ou presque de trouver un conférencier parlant de stellites (le vilain gros mot), quant à la prothèse complète (sans implants) si indispensable au quotidien, seuls quelques enseignants retraités en parlent encore, mais pour combien de temps ?
Il est urgent que les élites de la profession se remettent en question et redescendent sur terre afin de rendre service à tous, patients et praticiens.