ÉVÉNEMENTS INDÉSIRABLES
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Le portail de signalement des événements sanitaires indésirables ouvert en mars 2017 reste encore peu utilisé. « Trop de professionnels de santé n'ont pas le réflexe de signaler systématiquement » ces événements, a estimé Agnès Buzyn, au cours d'un colloque organisé en janvier au ministère de la Santé.
Pour lever des freins et en particulier « la peur de signaler » par crainte de sanctions ou d'inspections, la ministre de la Santé entend...
Le portail de signalement des événements sanitaires indésirables ouvert en mars 2017 reste encore peu utilisé. « Trop de professionnels de santé n'ont pas le réflexe de signaler systématiquement » ces événements, a estimé Agnès Buzyn, au cours d'un colloque organisé en janvier au ministère de la Santé.
Pour lever des freins et en particulier « la peur de signaler » par crainte de sanctions ou d'inspections, la ministre de la Santé entend « promouvoir le fait que le signalement est une activité vertueuse ». « La déclaration permet de prendre conscience de l'événement indésirable, de l'analyser et de trouver les causes profondes et les solutions », a affirmé la présidente de la HAS, Dominique Le Guludec, en souhaitant que l'on sorte de « cette culture punitive ». Le directeur de l'ARS des Pays-de-Loire, Jean-Jacques Coiplet, s'est voulu rassurant en expliquant que la volonté de l'ARS est d'être dans « l'accompagnement du signalement » sauf si « l'erreur est intentionnelle et répétée ».
Une large communication sera faite cette année pour mieux faire connaître l'intérêt du portail (signalement-santé.gouv.fr) aux professionnels de santé et une journée du signalement doit être instaurée. La formation initiale et continue sera renforcée sur ce thème. Les ARS sont par ailleurs invitées à donner aux professionnels de santé un retour d'information sur les signalements qu'ils ont effectués. Une plate-forme téléphonique régionale d'appui doit aussi être expérimentée par les ARS pour aider les professionnels de santé à prévenir les risques dans le cadre de leur pratique quotidienne.
L'association La Prévention Médicale (MACSF) propose un e-learning pour aider les professionnels de santé à mieux identifier, déclarer et gérer les événements indésirables graves (EIG). « La culture de sécurité n'est pas mûre en France », a estimé, chiffres à l'appui, Nicolas Gombault, directeur général de la MACSF. Quand la HAS fait état de 288 déclarations d'EIG l'an dernier, dont 9 émanant de professionnels libéraux, la MACSF enregistre 4500 déclarations de sinistres ! L'outil ludique proposé est conçu sous forme de modules spécifiques à chaque exercice. Ainsi, les chirurgiens-dentistes en particulier peuvent développer ou améliorer leurs connaissances sur les EIG, sur les méthodes d'analyse de ces événements et sur les dispositifs de déclaration.