RECHERCHE
ACTU
Catherine Chaussain et son équipe du laboratoire de recherche dédié aux pathologies, imagerie et biothérapies oro-faciales à l'Université Paris Descartes, ont reçu le 21 novembre le prix de la Fondation des Gueules Cassées 2018 pour leurs travaux sur l'utilisation des cellules souches de la pulpe dentaire pour réparer les os cranio-faciaux.
L'équipe utilise des cellules souches pulpaires d'origine humaine ou animale, qu'elle ensemence dans du collagène. Après culture, le...
Catherine Chaussain et son équipe du laboratoire de recherche dédié aux pathologies, imagerie et biothérapies oro-faciales à l'Université Paris Descartes, ont reçu le 21 novembre le prix de la Fondation des Gueules Cassées 2018 pour leurs travaux sur l'utilisation des cellules souches de la pulpe dentaire pour réparer les os cranio-faciaux.
L'équipe utilise des cellules souches pulpaires d'origine humaine ou animale, qu'elle ensemence dans du collagène. Après culture, le tissu reconstruit obtenu est utilisé pour combler une lésion osseuse du crâne. Les chercheurs étudient alors la manière dont les cellules souches participent à la réparation de la lésion et, en particulier, facilitent la repousse de nerfs et de vaisseaux dans le tissu reconstruit tout en activant la formation de minéral. Actuellement, l'équipe de Catherine Chaussain étudie le devenir des cellules souches pulpaires une fois implantées dans la lésion (meurent-elles ou survivent-elles ?) et cherche à améliorer le matériau utilisé comme support des cellules. Ce matériau doit être suffisamment rigide pour induire la formation d'os. À terme, les applications thérapeutiques pourront concerner aussi bien les os que les cartilages ou la dentition.
D'autres équipes travaillent sur la régénération osseuse. Quelle est l'originalité de vos recherches ?
Nous utilisons des cellules issues du même environnement et surtout de la même origine embryologique que le tissu qui est reconstruit. C'est très original car on sait que ce type de cellule travaille mieux.
Nous pensons que les cellules pulpaires prélevées sur des dents de lait ou des dents adultes ont des propriétés pro-angiogéniques et pro-neurogéniques très intéressantes que n'ont pas, par exemple, les cellules de la moelle osseuse. À ce titre, elles sont plus performantes et plus convaincantes pour réparer les blessures de la face. Ce qui nous distingue aussi, c'est que nous travaillons sur la compréhension des mécanismes qui sous-tendent la réparation, par exemple sur l'angiogenèse en collaboration avec une équipe du Collège de France. Je pense qu'on ne peut pas appliquer ces recherches chez des patients avant de comprendre vraiment ce qui se passe. Et cela permettra ensuite de mieux guider la réparation.