Réduction de l’excès de ciment dans l’espace péri-implantaire
PRESSE INTERNATIONALE
L’ESSENTIEL
Les prothèses fixées sur implants peuvent être scellées ou transvissées sur les piliers. Le scellement présente le risque d’expulsion d’un excès de ciment dans le sulcus péri-implantaire. Il peut également faire du tort à la précision du joint marginal de la restauration sur son pilier. Parmi les différentes propositions visant à réduire la quantité de ciment résiduel dans le sulcus, il a été suggéré qu’un espace laissé vide dans le puits ménagé pour la vis de...
Les prothèses fixées sur implants peuvent être scellées ou transvissées sur les piliers. Le scellement présente le risque d’expulsion d’un excès de ciment dans le sulcus péri-implantaire. Il peut également faire du tort à la précision du joint marginal de la restauration sur son pilier. Parmi les différentes propositions visant à réduire la quantité de ciment résiduel dans le sulcus, il a été suggéré qu’un espace laissé vide dans le puits ménagé pour la vis de pilier puisse constituer un réservoir pour le ciment en excès, réduisant les risques des 2 complications précitées. L’objet de cette étude in vitro est d’évaluer l’effet de l’espace laissé vide dans la cheminée de vissage sur la quantité de l’excès de ciment expulsé et sur la précision de l’adaptation marginale de chapes en zircone sur les piliers implantaires.
Matériel et méthode
Cette étude utilise 12 répliques d’un implant dentaire surmonté de son pilier. Douze chapes à sceller en zircone sont fabriquées par CFAO. Les cheminées ménagées pour les vis de piliers sont plus ou moins comblées avec un matériau silicone en laissant 3 types d’espaces vides : (1) espace nul par comblement total de la cheminée de vissage ; (2) espace laissé vide sur 1 mm occlusal de hauteur ; (3) espace laissé vide sur 2 mm de hauteur. Un ciment de scellement temporaire est déposé dans la moitié occlusale de l’espace interne des chapes. Après le scellement, les quantités de ciment en excès expulsé sont évaluées par pesées. La précision de l’adaptation marginale des chapes est mesurée immédiatement après l’élimination de l’excès de ciment et les valeurs sont comparées à celles obtenues avant le scellement.
Résultats et discussion
Le poids moyen de ciment expulsé dans le sulcus est 33 ± 15 mg (soit 88,8 % de la quantité totale de ciment utilisé) dans le groupe 1, de 22,97 ± 5,4 mg (soit 57,43 %) dans le groupe 2 et de 15,17 ± 5,9 mg (soit 38 %) dans le groupe 3. Les différences entre les 3 groupes sont significatives. Concernant la précision du joint marginal entre la chape et le pilier, la moyenne des mesures effectuées avant le scellement des pièces est de 29,5 ± 8,2 µm, donc significativement inférieure à celle du groupe 1 (72,3 ± 13,7 µm), à celle du groupe 2 (70,1 ± 19 µm) et à celle du groupe 3 (70,1 ± 18,8 µm). Ces 3 valeurs voisines indiquent que, après scellement, il n’existe pas de différences significatives entre les 3 groupes concernant la qualité du joint marginal.
L’ESSENTIEL
Cette étude in vitro tente d’évaluer l’effet de l’espace laissé vide dans les cheminées de vissage des piliers implantaires sur la quantité de ciment en excès expulsé dans l’espace gingival péri-implantaire et sur la précision de l’adaptation marginale de chapes en zircone sur des piliers en titane. Pour cette étude, le ciment est déposé dans 50 % de l’espace interne des chapes et les puits de vissage des piliers sont comblés selon 3 modalités : pas d’espace laissé vide, espace laissé vide d’une hauteur de 1 mm, espace vide de 2 mm de hauteur. La quantité de ciment en excès expulsé est significativement réduite par l’augmentation de l’espace qui constitue un réservoir et retient une partie du ciment total. Un espace libre de 2 mm de hauteur peut ainsi réduire de 55 % la quantité de ciment expulsée. Concernant la précision de l’adaptation marginale des chapes sur les piliers, il apparaît des différences significatives entre les mesures prises avant et après le scellement. En revanche, après le scellement, les mesures effectuées dans les 3 groupes de spécimens ne montrent aucune différence significative entre elles. La précision de l’adaptation marginale n’est donc pas affectée par l’effet réservoir à ciment de l’espace vide.