Stress, burn out, agression au travail, harcèlement… tout le monde peut être exposé un jour ou l’autre aux risques psychosociaux (RPS) sur son lieu de travail et en souffrir. Le plus souvent, il est possible de prendre du recul. Mais, parfois, cela ne suffit pas.
D’après une enquête de l’Ordre, 2 378 chirurgiens-dentistes se déclarent en situation de burn out. En outre, les conditions de travail de notre personnel, de nos assistantes en particulier, peuvent être à l’origine de RPS.
Les risques psychosociaux (RPS) regroupent le stress, les violences externes (insultes, incivilités, agressions…) et les violences internes (harcèlement moral ou sexuel, conflits exacerbés…). Ils se traduisent par un mal-être au travail, un sentiment d’épuisement professionnel (burn out) ou une souffrance mentale et/ou physique.
La plupart des chirurgiens-dentistes (96,4 %) ont dû faire face à des situations stressantes dans le cadre professionnel. Les deux facteurs de stress les plus importants sont la complexité technique et les relations avec les patients. Par ailleurs, 66 % des praticiens disent entretenir de mauvaises relations avec les services administratifs. Enfin, le rythme de travail a souvent une répercussion négative sur la performance professionnelle, la vie sociale et la vie familiale. Plus généralement, le pourcentage de salariés soumis à au moins trois contraintes de rythme de travail est passé de 6 % à 35 % entre 1984 et 2013. Le pourcentage de salariés concernés par le travail interrompu est passé de 48 % à 64 % entre 1991 et 2013.
L’employeur doit mettre en œuvre une démarche de prévention en rédigeant et en mettant à jour régulièrement son Document unique. Il peut s’appuyer sur le salarié compétent qu’il a éventuellement désigné. Au quotidien, il devra surtout évaluer la charge de travail, donner de l’autonomie, soutenir ses collaborateurs, témoigner de la reconnaissance, donner du sens au travail, agir face aux agressions externes, communiquer sur les changements, faciliter la conciliation travail et vie privée et bannir toute forme de violence.
Au sein de l’équipe de travail, tout salarié a l’obligation de prendre soin de sa santé et de celle de ses collègues. Entre eux, les salariés peuvent éviter l’isolement, se soutenir pour faire face à la situation, donner un autre avis et faire prendre conscience que d’autres sont dans la même situation.
Enfin, le service de santé au travail a pour mission d’éviter toute altération de la santé du fait du travail. Il est le conseiller de l’employeur et des salariés. Il peut, entre autres, écouter et évaluer l’état de santé par rapport au travail et orienter vers un médecin traitant, un spécialiste (psychiatre, cardiologue…), un psychologue, une consultation de pathologie professionnelle ou de souffrance au travail.
On considère souvent que « un peu de stress, c’est motivant ». C’est confondre stress et motivation. De nombreuses situations imprévues peuvent générer un stress aigu. Quand cette situation prend fin, les manifestations de stress s’arrêtent. Lorsque l’urgence devient la norme, s’installe alors un véritable malaise : on parle alors de stress chronique qui n’a rien de motivant, bien au contraire. Il est toujours néfaste pour la santé des travailleurs et le bon fonctionnement du cabinet dentaire.
→ Burn out : le choc. LA LETTRE n° 166, avril 2018.
→ INRS. Risques psychosociaux. Neuf conseils pour agir au quotidien. Brochure ED 6250, 06/2016.
→ INRS. Risques psychosociaux. En parler pour en sortir. Brochure ED 6251, 06/2016.