L’ÉVÉNEMENT
La fusion de la CMU-C et de l’aide à la complémentaire santé (ACS) annoncée dans le cadre du plan pauvreté par Emmanuel Macron entraîne des effets en cascade dans le domaine dentaire. Ce jumelage prévu pour le 1er novembre 2019 va simplifier les vérifications à faire par les praticiens par rapport à la formule de l’ACS imaginée par Marisol Touraine avec trois types de contrats de complémentaires. C’est là un effet positif. Mais à quel prix pour la...
La fusion de la CMU-C et de l’aide à la complémentaire santé (ACS) annoncée dans le cadre du plan pauvreté par Emmanuel Macron entraîne des effets en cascade dans le domaine dentaire. Ce jumelage prévu pour le 1er novembre 2019 va simplifier les vérifications à faire par les praticiens par rapport à la formule de l’ACS imaginée par Marisol Touraine avec trois types de contrats de complémentaires. C’est là un effet positif. Mais à quel prix pour la profession ?
Car cette mesure accroît le nombre des bénéficiaires du panier social. Ceux qui profitent de la CMU-C côtoient aujourd’hui les 5,5 millions de personnes. En fusionnant, l’ACS en ajoute 1,5 million. Et c’est sans compter les bénéficiaires potentiels de ces deux régimes qui ne font actuellement pas valoir leurs droits.
L’évolution serait acceptable si les plafonds des actes du panier CMU-C étaient suffisants. Las, les propositions faites dans le cadre du groupe de travail sur l’adaptation des paniers et des droits des bénéficiaires de la CMU ne sont pas à la hauteur. « Ce n’est pas parce que c’est du social que l’on peut travailler à perte, surtout dans certains endroits ou il y a beaucoup de patients CMU-C », s’exclame le président des CDF, Thierry Soulié.
En même temps que la fusion de la CMU-C et de l’ACS, le Président de la République a annoncé l’accès des bénéficiaires de l’ACS à la CMU-C moyennant une contribution calculée en fonction du revenu, mais plafonnée à un euro par jour. « Les bénéficiaires de l’ACS paieraient pour avoir des couronnes de moins bonne qualité que ce qu’ils pourraient avoir avec le panier RAC zéro », interroge le président de la FSDL, Patrick Solera ? Autrement dit, « on ne voit pas pourquoi quelqu’un qui paierait une contribution à une mutuelle se retrouverait au rang des CMU-C », remarque le président de l’UD, Philippe Denoyelle. Il serait pour lui « logique » que les bénéficiaires de la CMU-C et de l’ACS aient accès, comme tout le monde, au panier RAC zéro.