Clinic n° 10 du 01/10/2018

 

AUVERGNE-RHÔNE-ALPES

ACTU

ACD  

Une consultation spécifique pour les personnes en situation de handicap a récemment ouvert à l’hôpital de Brioude (Haute-Loire). Quatre chirurgiens-dentistes libéraux formés pour les soins sous sédation et sous anesthésie générale se relaient 2 jours par mois dans ce service entièrement neuf qui constitue désormais l’un des 3 piliers du dispositif Handiconsult pour l’ouest de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Avec 3 500 passages chaque année, la capacité d’accueil de personnes handicapées mise en place en 2006 au CHU de Clermont-Ferrand et au CH de Riom, à l’initiative du professeur Martine Hennequin, était devenue très insuffisante. Le dispositif Handiconsult proposé par l’ARS a permis à cette responsable du Centre de recherche en odontologie clinique (CROC) d’ajouter un troisième pôle de soins dans le centre hospitalier de Brioude. Un cabinet dentaire et un bloc opératoire dédié aux soins dentaires, ont été inaugurés au mois de janvier dernier. Depuis, 4 praticiens libéraux des environs se relaient un vendredi sur deux pour soigner des personnes handicapées. En fonction de la difficulté des soins et du comportement de chaque patient, ils répartissent cette journée entre les soins au bloc sous anesthésie générale et les consultations sans sédation consciente. Clermont-Ferrand et Riom fonctionnent de la même façon avec 5 praticiens dans chaque structure.

« Les conditions d’exercice sont stimulantes pour les praticiens. Tous ont validé le DU de soins dentaires sous anesthésie générale et sédation de l’UFR d’odontologie de l’Université Clermont-Auvergne. Cette formation leur a donné une culture commune et un niveau d’exigence partagé », explique Caroline Gondlach, chirurgiendentiste et cheville ouvrière de ce réseau Handiconsult pour l’ouest de la région. Un exemple de cette culture commune : l’objectif du dispositif est de permettre la continuité et la qualité des soins. Ainsi, l’accès aux soins sous anesthésie générale n’est pas synonyme d’extractions multiples et tous les soins font l’objet d’un processus d’évaluation des pratiques.

Les patients sont adressés par le praticien, la famille ou le foyer d’accueil. Une secrétaire de coordination reçoit les demandes et collecte le maximum d’informations sur les patients. Localement, au sein de chaque établissement, des infirmières de coordination programment ensuite les sessions de soins, en vigile, sous sédation ou anesthésie générale.

« La répartition des patients entre les 3 établissements est faite en fonction du lieu de résidence mais aussi de la difficulté de la prise en charge, des disponibilités des équipes, des délais d’attente, du degré d’urgence… Les praticiens sont déchargés de l’organisation afin que leur temps soit réservé aux soins et qu’ils aient envie d’intégrer le dispositif », explique Caroline Gondlach. Sa mission est de faire le lien entre les 3 centres du dispositif, de faciliter la communication entre les acteurs et de centraliser les demandes. L’objectif est maintenant de recruter d’autres praticiens pour faire monter en puissance le dispositif et de l’ouvrir à d’autres spécialités.

QU’EST CE QUE HANDICONSULT ?

Pensé par l’État et financé par les ARS, Handiconsult est un dispositif centré sur l’hôpital, destiné à prendre en charge des personnes en échec de soins en milieu ordinaire du fait d’une déficience sensorielle, psychique, cognitive ou neuro-motrice. Toutes les disciplines médicales sont concernées mais le dispositif est souvent mis en place pour les soins dentaires qui sont les plus difficiles à assurer, avant de s’ouvrir à d’autres spécialités. L’objectif est de lever les obstacles à l’accès aux dispositifs de droit commun et de délivrer des soins qui soient le plus proche possible des conditions habituelles. Dans la Région ARA, ce dispositif Handiconsult est le troisième à se mettre en place après ceux déjà actifs à Lyon et à Annecy.