PRESSE INTERNATIONALE
L’ESSENTIEL
Le reflux gastro-œsophagien implique une remontée du contenu gastrique jusque dans la bouche. Parmi les symptômes buccaux qu’il entraîne, on observe une sensibilité dentaire, un goût acide et une érosion dentaire. La sévérité du reflux est associée à celle de l’érosion dentaire chimique et électrolytique observée. Les dents peuvent alors devenir sensibles aux variations thermiques. L’acide gastrique (pH inférieur à 2) a le pouvoir de dissoudre les cristaux...
Le reflux gastro-œsophagien implique une remontée du contenu gastrique jusque dans la bouche. Parmi les symptômes buccaux qu’il entraîne, on observe une sensibilité dentaire, un goût acide et une érosion dentaire. La sévérité du reflux est associée à celle de l’érosion dentaire chimique et électrolytique observée. Les dents peuvent alors devenir sensibles aux variations thermiques. L’acide gastrique (pH inférieur à 2) a le pouvoir de dissoudre les cristaux d’hydroxy-apatite de l’émail, en particulier de celui des faces palatines des dents. D’autres facteurs ont été associés au reflux gastro-œsophagien comme, par exemple, la consommation de boissons gazeuses, les produits laitiers ou le tabagisme. L’objet de cette étude prospective transversale est de vérifier la prévalence d’érosion dentaire chez des sujets souffrant de reflux gastro-œsophagien et d’évaluer la relation entre ces 2 maux.
Cent un participants (échantillon extrait de la population chinoise) âgés de 18 à 70 ans sont séparés en 2 groupes : ceux qui souffrent de reflux gastro-œsophagien (n = 51) et ceux qui n’en souffrent pas (n = 50). Les surfaces palatines des dents maxillaires sont les sites les plus affectés par le reflux acide. Ces faces palatines sont notées entre 0 (pas d’érosion) et 4 (perte complète de l’émail exposant la pulpe ou une dentine secondaire). La présence, la sévérité et le modèle d’érosion dentaire sont évalués en utilisant l’indice d’usure dentaire de Smith et Knight. Des questionnaires sont utilisés pour collecter les antécédents médicaux, diététiques et dentaires des participants. Les facteurs potentiellement liés à l’érosion dentaire, incluant le reflux gastro-œsophagien, sont évalués par la régression logistique.
Les participants souffrant de reflux gastro-œsophagien ont une prévalence d’érosion dentaire plus élevée que ceux sans reflux (60,8 % contre 28 %). Ceux souffrant d’un reflux acide sont plus âgés que ceux qui n’en souffrent pas. Les notes relevées pour les faces palatines des dents maxillaires sont enregistrées. Seules 0,6 % de toutes les dents sont notées « érosion niveau 4 ». Les taux d’érosion les plus élevés sont observés sur les faces palatines des incisives maxillaires. Les habitudes alimentaires sont étudiées et montrent que seule la consommation de boissons gazeuses est significativement associée avec le reflux.
Les résultats de cette étude confirment ceux de nombreuses études antérieures qui indiquent que le reflux gastro-œsophagien est significativement associé à l’érosion dentaire et que la consommation de boissons gazeuses est aussi associée au reflux acide et à l’érosion dentaire. Il est recommandé de sensibiliser les patients sur la nocivité potentielle de cette habitude alimentaire sur la denture et de les inciter à tenter de modifier leur mode de vie pour réduire ce risque. Un mécanisme possible du reflux est que les boissons gazeuses réduiraient d’une manière transitoire la pression du sphincter œsophagien, conduisant à une réduction du pH dans l’œsophage (inférieur à 4). Les boissons gazeuses peuvent aussi agir directement sur la surface de l’émail en ajoutant une acidité extrinsèque à l’acidité intrinsèque. Le diagnostic d’un reflux acide dépend souvent de la présence de régurgitations et de brûlures d’estomac récurrentes. Aucune relation n’a été établie entre l’érosion et le sexe du sujet, le tabagisme, la consommation de lait ou celle de céréales et de légumes. La limite la plus importante de cette étude est la taille de l’échantillon de population étudié. Elle ne permet pas la généralisation des résultats. Stabilité des implants supportant des PAC mandibulaires