Clinic n° 09 du 01/09/2018

 

L’ÉVÉNEMENT

ACD  

De nouveaux dentifrices sont régulièrement commercialisés avec des formules toujours plus performantes. Les laboratoires vantent les vertus de nouvelles molécules qui permettent de « mieux protéger la dent », « réparer l’émail », « réduire l’hypersensibilité dentinaire »…

« Il est temps de revenir à l’essentiel », estime Denis Bourgeois, professeur de santé publique à l’Université de Lyon. Car on retrouve dans les pâtes de dentifrice des...


De nouveaux dentifrices sont régulièrement commercialisés avec des formules toujours plus performantes. Les laboratoires vantent les vertus de nouvelles molécules qui permettent de « mieux protéger la dent », « réparer l’émail », « réduire l’hypersensibilité dentinaire »…

« Il est temps de revenir à l’essentiel », estime Denis Bourgeois, professeur de santé publique à l’Université de Lyon. Car on retrouve dans les pâtes de dentifrice des produits chimiques qui peuvent être suspects. Les nouveaux dentifrices n’intègrent plus de Triclosan soupçonné d’être un perturbateur endocrinien. Mais ils restent composés de produits qui peuvent avoir un impact, notamment sur le microbiome. Si l’on s’en tient uniquement à l’hygiène bucco-dentaire chez l’adulte, l’utilité de la pâte est « marginale par rapport à l’action mécanique », explique Denis Bourgeois. Il apparaît donc prioritaire de ne pas exposer inutilement la sphère buccale, et par conséquent la flore, à l’afflux de composés chimiques. Les dentifrices avec adjuvants ont leur raison d’être quand ils sont destinés à des populations cibles, comme les diabétiques dont les moyens de défense sont déficients, ou les personnes dont les dents sont déminéralisées… Dans ces cas, le chirurgien-dentiste a un rôle de prescripteur.

Mais pour la population en général, une pâte neutre fait très bien l’affaire.

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