ENQUÊTE
Lucy, application de l’intelligence artificielle appliquée au dentaire, ouvre de nouvelles perspectives sur l’orthodontie et l’implantologie, en permettant de fournir des solutions 100 % sur mesure au patient dont elle utilise l’ensemble des données, y compris celles de son anatomie manquante.
En multipliant le niveau de précision par dix et en réduisant le temps d’exécution à moins de cinq minutes, Lucy fait entrer l’intelligence artificielle dans les cabinets dentaires et d’orthodontie. Ce logiciel a été conçu par Biotech Dental en coopération avec la société Circle. L’accès à Lucy par la plateforme est d’ores et déjà ouverte aux laboratoires de prothèses dentaires. Cette plateforme met à leur disposition ce logiciel de modélisation automatique qui émet en moins de cinq minutes le plan de conception d’une prothèse amovible. « Il s’agit du premier logiciel dentaire à intégrer l’intelligence artificielle à partir de big data (deep learning) et d’algorithmes induisant des raisonnements conceptuels, selon une technologie propre à notre groupe », expose Philippe Véran, président-directeur-général de cette société française de solutions high-tech dentaires. La démarche a ceci d’inédit que, contrairement aux pratiques déjà en cours Outre-Atlantique par exemple, la compilation de data et d’algorithmes croisée aux informations du patients, même génétiques, permettra de remplacer automatiquement tout élément manquant. « Ceci sera surtout possible quand le patient ne possèdera plus aucune dent ; le logiciel proposera des dents appropriées 100 % sur mesure et donc uniques. Ce qui sera de toute évidence une alternative positive aux solutions courantes issues des bibliothèques de dents du commerce », précise Philippe Véran.
Il sera ainsi possible d’effectuer des doubles barres ou des barres en structures alvéolaires en puisant dans l’ensemble des données du patient. Les traitements par aligneurs orthodontiques seront également calculés en temps réel par Lucy. De plus, cette modélisation automatique en 3D permettra une concrétisation automatique de la prothèse, tant par imprimante 3D que par usinage.
L’utilisation de la plateforme numérique intelligente par le chirurgien-dentiste devrait intervenir dans une seconde étape. Cependant, comme le précise Philippe Véran, son recours restera entièrement à l’appréciation du praticien qui pourra y accéder en se connectant au cloud, mis à jour régulièrement. À noter que l’accès au cloud n’engendrera pas de surcoût, le plan de traitement sera facturé aux tarifs usuels. Grâce à ce process, le chirurgien-dentiste pourra alors comparer la pertinence de son plan de traitement avec celui proposé par la plateforme. « La validation restera toujours dans les mains du chirurgien-dentiste », assure Philippe Véran qui garantit par ailleurs une sécurité absolue dans la protection des données grâce à l’utilisation de serveurs médicaux agréés.
De plus, en requérant son équipement en CFAO, le chirurgien-dentiste aura la possibilité d’utiliser la réalité augmentée avec Lucy, pour toutes les chirurgies. Des lunettes de réalité augmentée lui permettront en effet de sélectionner les nerfs, les dents ou les os.