L’ÉVÉNEMENT
Colère, indécision, incompréhension, sentiment d’injustice et surtout immense frustration… C’est avec ces sentiments mêlés que les syndicats ont pris connaissance les 5 et 6 avril derniers des dernières propositions de l’Assurance maladie. Si certains observateurs se sont félicités que l’Assurance maladie lâche du lest, notamment sur la revalorisation des soins conservateurs, ces concessions restent trop faibles pour que les syndicats les applaudissent à...
Colère, indécision, incompréhension, sentiment d’injustice et surtout immense frustration… C’est avec ces sentiments mêlés que les syndicats ont pris connaissance les 5 et 6 avril derniers des dernières propositions de l’Assurance maladie. Si certains observateurs se sont félicités que l’Assurance maladie lâche du lest, notamment sur la revalorisation des soins conservateurs, ces concessions restent trop faibles pour que les syndicats les applaudissent à l’unanimité.
Les mêmes syndicats se trouvent depuis enfermés dans le dilemme, conscients que les décisions qu’ils prendront – ou refuseront de prendre –, pèseront irrévocablement sur l’avenir de la profession. Nicolas Revel, en leur rappelant, en préambule de ces séances de négociation, qu’un échec donnerait la main à l’autorité réglementaire pour fixer les tarifs opposables tout comme ceux encore libres à ce jour, ne leur a pas facilité la tâche. Car ce rappel du règlement sonne comme un ultimatum auquel les syndicats, cependant, refusent de croire. Ils sont prêts à en découdre encore, comme en témoigne le vote des administrateurs de la CNSD, le 12 avril, décidés à poursuivre les négociations, dans l’espoir d’assouplir la main de l’Uncam dans la rédaction de la Convention, voire d’arracher une ouverture, aussi infime soit-elle, en faveur des évolutions du métier.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Donner, à l’avenir, les moyens à la profession de relever les défis de santé publique comme ceux des nouvelles technologies. La lecture qu’en fait la FSDL est pour le moins pessimiste, cette convention consistant, selon le syndicat, à transformer le moins – les plafonds – en plus – le milliard d’euros d’investissement promis par l’Uncam. L’avenir serait-il bouché par les plafonds ? Dans une tribune récente, Frédéric Bizard, économiste, prédisait qu’en condamnant ainsi de facto la liberté tarifaire et donc, à terme, l’exercice libéral, la négociation conventionnelle des dentistes produirait les mêmes effets que celle signée en 2012 pour les médecins libéraux : la désertification.