Clinic n° 05 du 01/05/2018

 

PRÉVENTION

ACTU

ML  

Des campagnes de prévention sont prévues au cours du mois de mai afin d’alerter les futures mamans des risques représentés par les gingivites gravidiques qui touchent deux femmes enceintes sur trois.

La grossesse est plus que jamais identifiée comme une période à risque pour la santé bucco-dentaire de la femme enceinte. Alors que la protection de la future mère figure de manière globale au rang des 25 mesures prioritaires du Plan prévention de la Stratégie nationale de santé, la Société française de parodontologie et d’implantologie (SFPIO), en partenariat avec Oral-B, organise une semaine de prévention bucco-dentaire dans plusieurs maternités, au cours du mois de mai. Cette campagne fera suite à la Journée européenne de la santé parodontale du 12 mai.

L’accent est désormais mis sur les risques encourus par les femmes enceintes, dont les deux tiers sont exposées aux gingivites gravidiques du fait des variations hormonales. La cavité buccale devenant le lieu de changements physiologiques, les gencives ont tendance à gonfler, ce qui favorise l’inflammation gingivale. Il est avéré que les femmes qui présentent une forme sévère de gingivite au cours de leur grossesse encourent un risque 2 à 3 fois plus élevé d’accoucher avant terme, de déclencher une pré-éclampsie, voire d’affecter l’enfant avec un retard de croissance intra-utérin.

Consulter avant la grossesse

En effet, dès que des saignements de gencives interviennent, les bactéries présentes dans la cavité buccale peuvent pénétrer, via la circulation sanguine, donc par voie directe, l’unité placentaire au risque de provoquer une inflammation du placenta. De manière indirecte, la réaction de l’organisme se manifeste par la production systémique de médiateurs inflammatoires présents au niveau des tissus parodontaux et ceux-ci peuvent atteindre l’unité placentaire et l’agresser via des prostaglandines, des interleukines et des TNF alpha produits au niveau hépatique.

Comme l’ont évoqué la SFPIO et Oral-B lors de leur deuxième journée annuelle de conférences multidisciplinaires en avril, la prévention reste un élément clé de la protection de la mère et de l’enfant. Ainsi, dans la mesure du possible, toute femme en désir d’enfant devrait systématiquement être vue par un chirurgien-dentiste, voire un parodontologue, avant le début de la grossesse dans l’objectif de dépister d’éventuelles lésions parodontales, de réaliser un bilan bucco-dentaire et les éventuels soins de prophylaxie.

De même, au cours de cette consultation, le praticien pourra rappeler les règles d’hygiène bucco-dentaire et inciter la patiente à se soumettre à un suivi bucco-dentaire trimestriel au cours de la grossesse, notamment à la consultation du quatrième mois (voir ci-contre).

En ce qui concerne les soins en cours de grossesse, la SFPIO rappelle que les soins parodontaux non chirurgicaux peuvent être réalisés. Toutefois, il convient de limiter le stress de la patiente enceinte, par des séances courtes et de privilégier une analgésie locale traversant peu la barrière placentaire, de type articaïne et lidocaïne, la mépivacaïne étant à proscrire.

CONSULTATION DU QUATRIÈME MOIS

Le CHU de Nantes et l’UFSBD mènent l’enquête

L’unité d’investigation clinique odontologie du CHU de Nantes et l’Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD) sollicitent les chirurgiens-dentistes dans le cadre d’une enquête d’évaluation de la mise en œuvre du dispositif de la consultation du quatrième mois pour les femmes enceintes.

Les praticiens sont invités à répondre à un questionnaire en lien avec une étude clinique du CHU de Nantes. Il s’agira in fine de proposer des leviers d’action pour renforcer la sensibilisation et l’observance de cette prise en charge spécifique auprès des femmes.

https://fr.research.net/r/ebdfemme