PHYTOTHÉRAPIE
Chirurgien-dentiste homéopathe
et phytothérapeutePrésidente de l’Academy des savoirsPrésidente du Pôle bucco-dentaire
et stomatologie de l’Institut homéopathique scientifique (IHS)Membre de la Société française
d’homéopathie (SFH)Enseignante de phytothérapie
universités Paris 7, Paris 13 et de Lorraine
La phytothérapie est une branche de la médecine allopathique conventionnelle. La thérapeutique par les plantes au travers de leurs principes actifs peut accompagner et renforcer notre médication habituelle. La santé du patient a tout à y gagner. Le but de cette rubrique est de proposer des prescriptions faciles aux chirurgiens-dentistes.
Pour le praticien, chercher à mettre en œuvre l’ensemble de l’éventail thérapeutique médicamenteux à sa disposition dont fait partie la phytothérapie et l’aromathérapie va permettre de valoriser ses actes au fauteuil dentaire, et ce dans une relation praticien-patient améliorée.
La phytothérapie a un rôle à jouer avec efficience dans la sphère bucco-dentaire et stomatologie pour le chirurgien-dentiste, le stomatologiste, le professionnel de la bouche, comme l’illustrent le cas clinique et la solution phytothérapique appropriée présentés ci-après.
Un patient qui se dit « douillet » vient consulter en raison de douleurs des muqueuses qui l’empêchent de mastiquer.
L’examen clinique révèle que le patient présente de petites blessures localisées sur le palais. L’interrogatoire médical permet de préciser que ces douleurs localisées au palais sont liées à un frottement mécanique avec la prothèse partielle mobile transitoire en résine.
Un traitement antalgique de contact en phytothérapie d’efficacité rapide peut être conseillé.
• Nom commun : menthe poivrée (fig. 1).
• Nom latin : Mentha piperita.
• Famille botanique : Lamiacées.
• Partie distillée : plante fleurie.
L’huile essentielle de menthe est composée, notamment :
• de monoterpénols avec le menthol (entre 30 et 50 %) qui confère la sensation de fraîcheur, de « froid » ;
• de monoterpénones, dont le menthone (entre 10 et 30 % environ) ;
• d’esters terpéniques, dont l’acétate de menthyle ;
• d’oxydes, dont le menthofurane et l’eucalyptol (ou 1,8-cinéole) ;
• de pipéritone.
Les principes actifs de la menthe poivrée confèrent à son huile essentielle des propriétés thérapeutiques qui, dans le cas clinique présenté ici, auront un rôle d’antalgique de contact buccal aux niveaux gingival et muqueux.
L’huile essentielle de menthe poivrée est indiquée en utilisation de surface sur les muqueuses pour sa rapide efficacité antalgique. Elle a deux actions :
• antalgique par l’effet « froid », anesthésiant de contact ;
• rafraîchissante.
Précautions d’emploi. Il est important de retenir que l’huile essentielle de menthe poivrée est :
• contre-indiquée chez l’enfant de moins de 7 ans. Le menthol peut en effet induire chez l’enfant un spasme des bronches ou du larynx provoquant une suffocation, voire un risque d’étouffement ;
• à éviter chez la femme enceinte ou qui allaite.
Dans le cas considéré, la menthe poivrée se présente sous forme d’huile essentielle en flacon (fig. 2).
Sa prescription est la suivante : huile essentielle de menthe poivrée, 1 flacon de 10 ml.
En usage externe, déposer une goutte d’huile essentielle de menthe poivrée dans une cuillère à café remplie d’huile végétale (du type huile d’amande douce ou même huile d’olive) et badigeonner les gencives et les muqueuses durant plusieurs jours, en cas de douleur (environ 4 fois par jour).
L’avantage de cette huile essentielle réside dans la rapidité et l’efficacité d’action de l’antalgique de contact au niveau buccal.
L’huile essentielle de menthe poivrée est un antalgique de contact d’efficacité rapide en action topique en bouche.
Elle s’utilise diluée dans une huile végétale (du type huile d’amande douce).
Elle est contre-indiquée chez l’enfant de moins de 7 ans et chez la femme enceinte ou qui allaite.
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