L’ÉVÉNEMENT
L’implantologie est un merveilleux outil qui permet de retrouver une vie sociale et même des fonctions cognitives. Tout patient peut, quasiment sans limite d’âge, recevoir un implant dès lors qu’il est opérable. Des maladies comme l’ostéoporose ou le diabète ne sont pas des obstacles. On estime à 250 millions le nombre d’implants posés aujourd’hui dans le monde. Des progrès considérables ont été réalisés depuis les années 1980. Parmi les matériaux, l’alliage de...
L’implantologie est un merveilleux outil qui permet de retrouver une vie sociale et même des fonctions cognitives. Tout patient peut, quasiment sans limite d’âge, recevoir un implant dès lors qu’il est opérable. Des maladies comme l’ostéoporose ou le diabète ne sont pas des obstacles. On estime à 250 millions le nombre d’implants posés aujourd’hui dans le monde. Des progrès considérables ont été réalisés depuis les années 1980. Parmi les matériaux, l’alliage de titane permet de « se rapprocher d’une tolérance biologique parfaite », selon les termes de Patrick Exbrayat, co-responsable du DU de parodontologie et implantologie orale de Lyon 1. Avec les techniques d’imagerie et de reconstruction 3D, la pose est réalisée avec une précision maximum, si bien que dépulper des dents et faire d’emblée un bridge alors qu’un implant aurait eu sa place est considéré comme une mutilation et relève du pénal. À Paris, 250 plaintes au pénal sont actuellement en cours à ce sujet.
Un merveilleux outil donc mais aussi une affaire juteuse ! Sur le marché prospère de l’implantologie, on se presse et le meilleur côtoie le pire. Bon nombre des 3 000 marques d’implants disponibles n’ont aucun support scientifique et trouvent pourtant des acheteurs… Des implants sont posés sans que l’on se préoccupe du « terrain ». Consacrant cette dissociation entre l’acte d’implantologie et l’acte médical, la « vente » de traitements dans des centres low cost est confiée à des office managers. Franck Renouard, référent scientifique ADF en implantologie, observe et s’alarme de ces dérives et de l’absence de contrôle. Le résultat, c’est que les taux de succès de 95 à 98 % rapportés dans la littérature et calculés à partir d’études dans des cadres souvent hospitaliers sont « dans la vraie vie, bien inférieurs », affirme le praticien. Et Patrick Exbrayat prévoit à l’avenir un quotidien occupé à « réparer certains choix, déposer des implants, reprendre des tissus et redonner confiance au patient pour repartir dans une autre direction… ».
Il est temps de revenir à un peu de sagesse ! ?