Clinic n° 02 du 01/02/2018

 

Harmonize™ (Kerr)

NOUVEAUX PRODUITS

J’AI ESSAYÉ

Le géant américain Kerr nous propose un tout nouveau composite nano-hybride bien dans le ton de ses précédentes productions, mais avec des propriétés encore optimisées.

Cela faisait longtemps que la société Kerr ne nous avait plus proposé de nouveau composite de restauration. On se souvient du SonicFill™, un bulk-fill plutôt original mis au point en collaboration avec l’autre branche de Danaher, l’allemand KaVo qui fournit la pièce à main distributrice, dérivée de son fameux détartreur à air. Ce composite-là, c’est pour les praticiens pressés, plus épris d’efficacité immédiate que d’esthétique ou de précision. Les composites conventionnels de la firme américaine ont toujours été un peu fermes, aux antipodes de ceux que proposent les Japonais et qui semblent, en France, de plus en plus appréciés. Une viscosité élevée ne facilite pas la mise en place du matériau dans les cavités les plus étroites, mais elle est souvent gage de qualité et de pérennité à moyen et long termes, car elle traduit presque à coup sûr la présence d’une importante proportion de charges minérales.

Consistance musclée

L’Harmonize™, lancé en mars 2017 à Cologne, se présente en seringues de 4 g d’une forme originale, avec deux ailettes de préhension sur le capuchon. J’ai préféré, pour ma part, tester les capsules pour pistolet, d’une contenance appréciable de 0,25 g : je réserve les seringues à la restauration des dents antérieures en stratification. Au niveau postérieur, je préfère les capsules qui facilitent grandement l’introduction du produit dans les cavités. Celles-ci, noires, ont une buse de diamètre intermédiaire, formant un angle assez ouvert avec le corps, ce qui est légèrement moins pratique pour le travail sur les dents du fond. Il faut exercer une forte pression sur la poignée du pistolet pour extruder le produit. Heureusement, celui-ci présente une certaine thixotropie : il se moule assez bien dans les recoins, mais à condition de l’aider avec un fouloir à bout plat. Bien sûr, on peut toujours faire précéder sa mise en place de celle d’une larme de flow, histoire d’améliorer son adaptation marginale. En surface, ce composite nano-hybride est plutôt agréable à manipuler : même s’il accroche un tout petit peu à la spatule ou aux instruments métalliques, la sculpture se révèle aisée, avec un état de surface proche du sans-faute. Il n’y a vraiment que dans des cavités étroites et difficiles d’accès que sa relative fermeté peut être problématique. La qualité de rendu est bien agréable avec des surfaces lisses très vite dégrossies et polies.

Émail ou dentine

Le fabricant conserve la nomenclature classique des teintes Vita et propose des nuances émail et dentine dans chacune d’elles. Ayant commandé pour mes essais du A3 sans précision auprès du fournisseur, j’ai reçu la teinte dentine, qui est un peu opaque. Pour les dents postérieures, cela a donné des résultats esthétiques allant du bon au moyen, donc acceptables mais imparfaits. Alors que d’autres fabricants de renom proposent soit une opacité intermédiaire en standard, soit une version body bien plus mimétique de leur composite, on comprend difficilement qu’un grand fabricant comme Kerr ne soit pas plus à l’écoute du marché car fort peu de chirurgiens-dentistes pratiquent la stratification de manière systématique. C’est là le seul inconvénient que l’on puisse relever avec ce nouveau matériau qui se révèle par ailleurs séduisant à bien des égards.

+

• Excellente capacité de modelage

• État de surface très lisse après la mise en forme

• Relative fermeté

• Pas de teinte d’opacité intermédiaire

PRIX DE VENTE RECOMMANDÉ

• 86,40 € la seringue de 4 g

• 117,60 € les 20 capsules de 0,25 g (hors promotion)

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