L’ÉVÉNEMENT
« Tiers-payant généralisable » repoussé, « reste à charge zéro », revu et corrigé… Les dernières annonces du gouvernement pourraient donner à penser qu’il recule sur certaines promesses de campagne. Elles contribuent en tout cas à parasiter les négociations conventionnelles qui viennent de tenir leur troisième séance. Car si l’ajournement de l’application du tiers-payant généralisable a provoqué un “ouf” de soulagement parmi les professionnels de santé, la...
« Tiers-payant généralisable » repoussé, « reste à charge zéro », revu et corrigé… Les dernières annonces du gouvernement pourraient donner à penser qu’il recule sur certaines promesses de campagne. Elles contribuent en tout cas à parasiter les négociations conventionnelles qui viennent de tenir leur troisième séance. Car si l’ajournement de l’application du tiers-payant généralisable a provoqué un “ouf” de soulagement parmi les professionnels de santé, la reculade sur le « reste à charge zéro » complexifie la donne. Il ne concernera plus toute l’optique, les prothèses auditives et les prothèses dentaires, comme l’avait affirmé le candidat Macron. Mais le président ne saurait revenir entièrement sur une promesse aussi populaire auprès des Français. Et propose donc de l’intégrer à l’offre de certains paniers de soins. Cette demi-mesure a été avancée par Agnès Buzyn, ministre de la Santé, annonçant dans la foulée une concertation entre les différents acteurs. Il n’en fallait pas davantage pour jeter une ombre supplémentaire sur les négociations conventionnelles, tant les incertitudes pèsent sur la profession. Les syndicats ont du mal à concevoir la mise en place de ces paniers, le budget qui leur sera alloué, les populations ciblées ainsi que les nouvelles contraintes auxquelles les praticiens, inévitablement, seront soumis. La Confédération nationale des syndicats dentaires a pourtant proposé une alternative sous la forme d’une responsabilisation du patient qui, dans un cercle vertueux, constituerait la porte d’entrée du « reste à charge zéro ». En d’autres mots, il s’agirait de récompenser la prévention, l’une des principales priorités du gouvernement. À bon entendeur… Pour l’heure, en l’absence d’avancées concrètes, et en attendant les prochaines réunions des 29 novembre et 15 décembre prochains avec l’Assurance maladie, les syndicats ne relâchent pas leur pression. Et lancent un mot d’ordre de mobilisation de la profession, durant la semaine de l’ADF, du 27 novembre au 2 décembre. Après un long silence depuis février, les confrères sont appelés à revenir sur les devants de la scène pour manifester pour l’avenir de la profession.