Clinic n° 12 du 01/12/2017

 

NoMIX® (Centrix)

NOUVEAUX PRODUITS

J’AI ESSAYÉ

Marc APAP  

Un ciment de scellement provisoire prêt à l’emploi, donc sans mélange, qui durcit tout seul grâce à l’humidité de la bouche et tient bien mieux qu’on ne l’imaginerait.

Lorsque je suis passé à l’IDS, sur le stand de la société américaine Centrix, j’ai un peu discuté de leurs produits avec les représentants. Je connaissais depuis plusieurs années l’existence du NoMIX®, mais n’avais jamais eu ni l’occasion ni l’envie de le tester. Devant mes doutes, le représentant m’en a donné deux échantillons pour me convaincre de l’essayer. Il s’agit d’un ciment de scellement temporaire prêt à l’emploi, ici disponible dans de petits tubes de plastique blanc, avec juste ce qu’il faut pour deux ou trois éléments tout au plus. Cette présentation est disponible en boîte de 50 tubes que l’on peut donner aux patients pour qu’ils recollent eux-mêmes leur prothèse entre deux rendez-vous si celle-ci vient à se décrocher.

À base de plâtre et de silicone

Le conditionnement pour le cabinet est une seringue de 1 mL sur laquelle on visse un embout ressemblant à ceux pour composite fluide. Le produit est blanc, légèrement visqueux et sans odeur. Sa consistance ne suscite aucune critique, il est parfait. J’ai toujours eu des doutes sur l’efficacité des matériaux prêts à l’emploi pour ce genre d’usage. J’en ai essayé un jadis, d’une société allemande, qui, sans être complètement nul, ne m’avait pas trop convaincu. On se doute que, s’il n’y a pas de mélange à faire, c’est que le produit prend grâce l’humidité ambiante, salive ou eau de rinçage des préparations. J’ai compris en le voyant que celui-ci était à base de silicone, un peu comme les joints de baignoire, mais sans cette vilaine odeur d’acide acétique et d’un maniement bien plus agréable. Les excès qui débordent des limites deviennent rapidement caoutchouteux et, au bout de 2 minutes, sont très faciles à retirer. La notice du NoMIX® nous apprend que la prise s’effectue en deux temps : la première phase que je viens de décrire est suivie d’une autre, au bout de 5 minutes, durant laquelle le sulfate de calcium – autrement dit le plâtre - contenu dans la pâte se combine à l’eau environnante pour durcir encore. Même si l’on peut libérer le patient après la première phase, la prise demande 15 minutes au total.

Une tenue surprenante

Je n’ai pas traité plus de 4 ou 5 cas avec ce ciment mais j’ai été surpris de sa tenue non seulement dans le temps mais également au moment de la dépose des prothèses. Elles tenaient fermement et le matériau formant un film bien blanc à l’intérieur restait sans odeur et un peu pulvérulent au moment de le gratter pour voir s’il adhérait à la résine. J’ai tellement l’habitude d’utiliser des ciments provisoires résineux au lieu de ceux à l’eugénate ou bien à son substitut, que je ne fais même plus attention à l’état des gencives, toujours parfait et non plus inflammatoire comme avec ces ciments plus anciens.

Avec le NoMIX®, c’est pareil : le parodonte ne saigne pas du tout et les dents supports sont totalement propres. Sur son site Internet, Centrix met bien en garde l’utilisateur que son produit est réservé à des scellements de courte durée. Je n’ai pas tenté le diable en l’employant dans des situations limites, mais ces quelques essais m’ont donné l’envie d’en commander un kit complet, qui contient 12 seringues de 1 mL et 60 aiguilles. Le tout pour un prix fort acceptable avec, en prime, l’économie d’embouts mélangeurs que l’on gaspille à un rythme effréné avec les autres ciments.

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