Petit mousse

En mars dernier, l’Allemand VDW a sorti deux nouveautés : l’une très prometteuse, le Reciproc® Direct que je n’ai malheureusement pas encore pu essayer, et l’autre, moins prestigieuse et plus discrète, les limes R-Pilot™. Ces instruments complètent les Reciproc®, dont le fabricant disait pourtant à l’origine qu’ils suffisaient, seuls, à accomplir la totalité de la préparation canalaire. L’expérience montre en fait qu’il n’en est rien, sauf si le canal est d’emblée très large. Même si je reste convaincu de la nécessité d’évaser d’abord le tiers coronaire à l’aide d’une lime courte et fortement conique – ce que ne préconise pas la firme germanique –, personne ne peut contester la pertinence d’une exploration préalable du canal, suivie d’une mesure de la longueur de travail. La mise en forme terminale vient ensuite, une fois franchies ces deux premières étapes. Le R-Pilot™ est donc une lime de cathétérisme en réciprocité.

Un Reciproc® miniature

Vous lirez ici ou là que même les grands noms de l’endodontie se sont convertis au cathétérisme mécanisé, après n’avoir juré que par l’exploration manuelle avant n’importe quelle lime rotative. Cela ne me semble guère étonnant : il y a longtemps que je pratique de la sorte, bien sûr lorsque le canal le permet, avec des limes en nickel-titane de conicité 2 % en rotation continue. Inventeurs de la réciprocité, la société Dentsply et ses filiales se devaient de prolonger leur offre en proposant des limes d’exploration remplaçant plus ou moins les instruments manuels. Ce mouvement très spécial offre des avantages uniques par rapport à la rotation continue : il réduit significativement la fatigue cyclique des instruments et, donc, les risques de fracture. Il permet également de mieux respecter les trajectoires canalaires, limitant le redressement des courbures et les déports apicaux. Les R-Pilot™ sont la copie conforme des Reciproc®, mais en petite taille. On pourrait dire qu’ils sont aussi une réplique des M-Two®, avec un pas de spire inversé. Leur diamètre à la pointe est de 12,5/100, avec une conicité de 4 %. Comme pour les Reciproc®, l’alliage utilisé est du M-Wire, plus résistant à la fatigue cyclique que le nickel-titane conventionnel. Ces instruments sont à usage unique. Non seulement parce qu’ils sont assez fragiles du fait de leur finesse mais également parce que, comme leurs aînés, ils présentent une bague de plastique sur le manche qui gonfle après passage à l’autoclave et empêche leur réintroduction dans la tête du contre-angle.

Une efficacité relative

Ayant exploré quelques canaux un peu difficiles avec ces R-Pilot™, je n’ai pas été particulièrement impressionné par leurs performances. Lorsque la lumière canalaire n’est pas suffisante, ils butent comme d’autres sans pénétrer plus loin. On peut comprendre que la sortie de telles limes s’imposait, quand on sait que le Reciproc® direct, ce contre-angle entièrement mécanique qui se fixe sur le moteur de l’unit, produit un mouvement réciproque et rien d’autre. Pour éviter de recourir à un contre-angle conventionnel supplémentaire, il est logique de n’utiliser que des instruments qui tournent « à l’envers » avec les mêmes réglages d’angles et de vitesse que les suivantes. Mais si l’on rapporte le prix de ces nouvelles limes au service rendu à l’utilisateur, il me semble qu’il n’y a pas d’équivoque possible : on trouve à moitié coût des instruments très supérieurs qui travaillent en rotation continue.