DÉMOGRAPHIE
ACTU
Le nombre de chirurgiens-dentistes devrait augmenter de 18 % par rapport à 2016 pour atteindre 48 800 actifs dans 13 ans, si la législation en vigueur et le comportement des professionnels ne changent pas. La densité professionnelle atteindrait 67 pour 100 000 habitants en moyenne au lieu de 62 aujourd’hui. Ce scénario « tendanciel » établi par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) est paru dans le n° 1027...
Le nombre de chirurgiens-dentistes devrait augmenter de 18 % par rapport à 2016 pour atteindre 48 800 actifs dans 13 ans, si la législation en vigueur et le comportement des professionnels ne changent pas. La densité professionnelle atteindrait 67 pour 100 000 habitants en moyenne au lieu de 62 aujourd’hui. Ce scénario « tendanciel » établi par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) est paru dans le n° 1027 d’Études et Résultats.
Pour effectuer ce calcul, la Drees a pris l’hypothèse d’un numerus clausus inchangé, fixé à 1 280 (incluant les filières passerelles), d’un taux d’installation s’élevant à 93 % du numerus clausus et de l’inscription chaque année au tableau de 500 praticiens diplômés à l’étranger.
Dans l’hypothèse d’un numerus clausus rehaussé à 1 350 places en 2018, il y aurait 1 000 praticiens supplémentaires par rapport au scénario tendanciel en 2040.
Un numerus clausus à 1 200 places à partir de 2018 conduit, à l’opposé, à une baisse des effectifs par rapport au scénario tendanciel de 1 % par an à partir de 2027 puis de 2 % à partir de 2033.
Dans l’hypothèse où le nombre des praticiens diplômés à l’étranger s’inscrivant à l’Ordre progresserait de 5 % par an jusqu’en 2025 pour atteindre 776 jeunes diplômés, le nombre de chirurgiens-dentistes augmenterait de 30 % et totaliserait 53 400 en 2040, soit 13 000 de plus qu’en 2016. Au contraire, dans le cas « très improbable », selon l’étude, d’un tarissement du flux de praticiens diplômés à l’étranger, la densité de praticiens diminuerait rapidement à 52,3 pour 100 000 habitants en 2031.
Pour maintenir une densité de 61,8 praticiens comme en 2016, il serait nécessaire que des praticiens diplômés à l’étranger continuent d’arriver jusqu’en 2035 à un rythme de + 4 % par an jusqu’en 2020 puis + 3 % par an jusqu’en 2027 et que le flux s’arrête en 2036.
Une insertion rapide dans la vie active – La moitié des jeunes diplômés (52 %) exercent leur premier emploi dans l’année qui suit l’obtention du diplôme ; le tiers (33 %) 2 ans après, 10 % 3 ans après, 5 % 4 ans plus tard. Les entrées dans la vie active 5 ans ou plus après l’obtention du diplôme sont rares. Le taux de diplômés n’exerçant pas est estimé à 7 %.
L’exercice libéral reste majoritaire – Neuf chirurgiensdentistes sur 10 sont des libéraux. Le salariat attire les jeunes : 16 % des moins de 30 ans contre 9 % des 40-49 ans. Les salariés exercent le plus souvent dans des centres de santé (67 %), plus rarement dans des établissements hospitaliers (11 %), dans des cabinets (10 %), dans des organismes de Sécurité sociale (5 %) ou encore dans des établissements d’enseignement (4 %).
Un développement de l’exercice en groupe
L’exercice en groupe ou en société s’est très nettement développé. Il concerne 55 % des praticiens en 2016 (33 % en 2001).
64,7 – C’est l’âge moyen pour la cessation d’activité. À partir de 71 ans, la quasi-totalité des praticiens ont cessé leur activité. Les salariés prennent leur retraite plus précocement.
Une répartition inégale
Les inégalités territoriales d’installation sont restées stables depuis 2001.
Les chirurgiens-dentistes privilégient leur installation dans les départements du sud de la France. Parmi les mieux dotés, les Alpes-Maritimes comptent 109 chirurgiensdentistes pour 100 000 habitants alors que la Normandie compte par exemple 40 praticiens pour 100 000 habitants, la moyenne nationale se situant à 62 pour 100 000. Les 10 % de départements les mieux dotés ont une densitéìde chirurgiensdentistes 1,9 fois supérieure aÌ celle des 10 % les moins dotés. Les grands pôles urbains et les départements qui comptent une faculté dentaire ont les densités les plus fortes.
Malgré tout, en 2013, 98 % des Français vivaient dans une commune située à moins de 15 minutes en voiture du cabinet dentaire le plus proche.
Un allongement des carrières
Le nombre de chirurgiensdentistes âgés de 62 ans ou plus a augmenté en raison de la réforme des retraites de 2010 et de l’assouplissement des conditions du cumul emploiretraite. Leur part parmi les actifs est passée de 12 à 14 % entre 2012 et 2016. Même s’il se développe depuis l’assouplissement des règles, le cumul emploi-retraite fait encore peu d’adeptes en comparaison avec les médecins.