Top Gum

Ceux qui lisent régulièrement cette rubrique connaissent mon penchant pour les solutions pratiques, même si elles sont un peu plus coûteuses que les autres. Je l’ai dit et répété ici et ailleurs : je n’aime pas l’alginate. C’est sale, ça colle, ça demande quantité de manipulations, c’est inconstant dans sa viscosité, il faut le couler le plus vite possible, il accroche aux porte-empreintes dont le nettoyage demande ensuite du temps, tout comme les bols et les spatules après usage. Mais il ne coûte presque rien et il est relativement fidèle car hydrophile par nature. Aujourd’hui, je m’en sers quand je ne peux vraiment pas faire autrement, en prothèse adjointe pour les empreintes primaires, et encore !

Le silicone, c’est bien mieux

Il existe un substitut à cette bouillie infâme bien plus agréable à manipuler : les silicones de moyenne viscosité pour malaxeur automatique. Pour les empreintes les plus fréquentes, d’un ou deux éléments sur la même hémi-arcade, rien ne vaut un enregistrement en mordu avec un seul matériau. La méthode est plus précise, plus rapide, plus confortable pour le patient, plus simple à réaliser et plus économique. Lorsqu’une empreinte complète est nécessaire, le silicone est plus agréable que l’alginate car il ne coule pas, se fige assez vite, peut être conservé plusieurs jours et être recoulé pour d’autres travaux, par exemple si l’on veut faire des moulages d’étude suivis de wax-up et comparer les résultats avant/après. Plusieurs fabricants proposent depuis longtemps ce genre de produits qui sont environ deux fois moins chers que les silicones pour empreintes de précision. Depuis quelque temps, les meilleurs du marché, jusqu’ici sans reproche, ont été modifiés pour permettre le scannage des empreintes. Ils ont un aspect mat et non plus brillant. Cela s’accompagne d’une augmentation de leur rigidité après la prise qui se révèle parfois problématique.

Élastique après la prise

Lorsque les empreintes sont faites avec un appareil amovible en bouche, elles peuvent être très difficiles à retirer. Et si l’on veut en ressortir l’appareil sans l’endommager, il faut découper ce silicone trop dur qui ne se déforme pas suffisamment et se déchire encore moins. En consultant plusieurs catalogues de fournisseurs, j’ai retrouvé un produit qui avait été un temps proposé confidentiellement par un grand vépéciste français. Il s’agit du Silgimix™ de la société américaine Sultan. Ce silicone présente toutes les qualités requises avec, en plus, un prix relativement avantageux malgré les surtaxes et frais de transport de plus en plus élevés aujourd’hui, car il faut le commander sur le site de la société Henry Schein USA. Le conditionnement le plus économique est le pack de 4 cartouches de 380 mL pour malaxeur automatique. Le matériau n’existe qu’en un seul temps de prise, de l’ordre de 3 minutes, tout à fait acceptable. Sa consistance crémeuse est parfaite, sa dureté finale idéale et il est délicatement parfumé à la menthe. Comme toujours avec ce type de produit, il faut impérativement introduire en bouche le porte-empreinte d’un geste rectiligne, sans rotation pour éviter les tirages. Car, oui, ceux-ci sont beaucoup plus fréquents qu’avec un alginate, si l’on ne prend cette précaution. Au final, le seul petit inconvénient du Silgimix™, c’est que les embouts de mélange qu’il requiert sont bleus, un modèle peu répandu en France, et qu’il faut les commander séparément.