Congrès ADF 2017 Notre sélection de conférences
AVANT-PREMIÈRE
Docteur Thomas Trentesaux, vous êtes maître de conférences des universités en odontologie pédiatrique à la faculté de chirurgie dentaire de Lille, vous avez également un exercice libéral réservé à la prise en charge de l’enfant de 0 à 16 ans. Cette année, le docteur Caroline Delfosse, responsable de l’odontologie pédiatrique au sein du Comité scientifique du Congrès ADF 2017, vous a confié la présidence d’une séance intitulée “Anomalies de l’émail : s’il...
Docteur Thomas Trentesaux, vous êtes maître de conférences des universités en odontologie pédiatrique à la faculté de chirurgie dentaire de Lille, vous avez également un exercice libéral réservé à la prise en charge de l’enfant de 0 à 16 ans. Cette année, le docteur Caroline Delfosse, responsable de l’odontologie pédiatrique au sein du Comité scientifique du Congrès ADF 2017, vous a confié la présidence d’une séance intitulée “Anomalies de l’émail : s’il vous plaît, traitez-les ! Pourquoi et comment ?”
Thomas Trentesaux : Les anomalies de l’émail touchent aussi bien les dents temporaires que les dents permanentes. Les mécanismes qui expliquent les perturbations de l’amélogenèse sont nombreux et parfois méconnus. Il existe ainsi des facteurs traumatiques (hypoplasies amélaires localisées), des facteurs environnementaux (en particulier dans le cas des hypoplasies molaires et incisives, ou MIH : molar incisor hypomineralisation) (fig. 1) ou encore des facteurs génétiques (amélogenèses imparfaites) (fig. 2 à 4) à l’origine de défauts qui touchent les deux dentures.
Les conséquences fonctionnelles et esthétiques sont nombreuses, leur impact sur la qualité de vie de l’enfant ou de l’adolescent est sous-estimé. Par ailleurs, des hypersensibilités ou des douleurs sont souvent associées à ces défauts.
La prévalence de ces défauts est variable et propre à chaque étiologie. Pour autant, tous les chirurgiens-dentistes sont amenés à rencontrer de jeunes patients atteints. Je prends l’exemple de la MIH qui touche environ 16 % de nos jeunes patients. Chaque praticien y sera confronté un jour ou l’autre. Il ne pourra la diagnostiquer et la prendre en charge correctement que s’il a appris à la reconnaître. Le raisonnement est le même pour chacune des pathologies de l’émail, qui sont encore sous-diagnostiquées. Le Dr Caroline Delfosse a donc insisté pour traiter de cette thématique car, comme vous le savez, on ne voit que ce que l’on sait !
T. T. : Notre séance constitue un format « point de vue » en 1 h 30. J’ai donc demandé à mes conférenciers 2 interventions de 30 minutes chacune. Le défi à relever est de taille, car une journée entière ne serait pas suffisante pour traiter le sujet dans son intégralité. Les interventions seront donc synthétiques, mais extrêmement didactiques, avec des applications pratiques immédiates pour le retour au cabinet.
Nous aurons ensuite un large temps de discussion et de débat au cours duquel chacun aura la possibilité de s’exprimer en direct ou par le biais de son smartphone. Ce temps de débat est par expérience toujours très enrichissant. Il permet aux congressistes de partager leurs problématiques quotidiennes et aux conférenciers d’apporter des réponses théoriques et pratiques.
T. T. : J’ai confié la première partie de la séance à Marie-Cécile Manière, professeur des universités à la faculté de chirurgie dentaire de Strasbourg. Elle coordonne également le Centre de référence pour les manifestations odontologiques des maladies rares à Strasbourg. Ses compétences reconnues en la matière permettront de répondre aux objectifs de son intervention : mieux comprendre les différents mécanismes à l’origine de ces défauts pour mieux les repérer. Un diagnostic précoce est en effet essentiel pour proposer ensuite une intervention adaptée (fig. 5).
La deuxième partie sera assurée par le docteur Mathieu Marty de l’UFR de Toulouse. Maître de conférences des universités, c’est également un praticien chevronné après plusieurs années de pratique libérale en odontologie pédiatrique. Il abordera la question de la prise en charge thérapeutique dans la pratique quotidienne. Une prise en charge précoce, préventive et thérapeutique est en effet nécessaire pour limiter les conséquences de ces défauts. Elle tient compte du gradient thérapeutique. En denture temporaire, de nombreux matériaux sont à la disposition du praticien : composites et verre ionomère, coiffes pédiatriques préformées et coiffes pédiatriques esthétiques… En denture permanente, l’essor de la CFAO offre des perspectives intéressantes, tout comme les techniques d’érosion-infiltration pour répondre aux problématiques esthétiques. Le Dr Marty nous parlera également de son expérience des « chips » de céramique et des facettes qui permettent de répondre à une demande esthétique légitime tout en préservant un impératif d’économie tissulaire (fig. 6 à 8).
T. T. : C’est exact, la séance est construite en ce sens. De la même manière, si nous ne pouvons répondre à toutes les questions durant les conférences, elles seront traitées après la séance et disponibles par voie électronique. L’objectif est bien que chaque praticien puisse retourner dans son cabinet pour traiter sereinement – car sciemment – l’ensemble de ces problématiques.
Odontologie pédiatrique
Point de vue D88
Anomalies de l’émail : s’il vous plaît, traitez-les ! Pourquoi et comment ?
Vendredi 1er décembre 2017, 10 h 30-12 h
Responsable scientifique : Thomas Trentesaux
Objectifs
• Réaliser un diagnostic positif et différentiel des différentes anomalies de l’émail
• Comprendre les étiologies à l’origine de ces pathologies
• Prendre en charge les conséquences fonctionnelles et esthétiques des défauts de l’émail
Comprendre et dépister les anomalies de l’émail
Marie-Cécile Manière
Prendre en charge les défauts amélaires en pratique quotidienne
Mathieu Marty